Marine Le Pen aborde le 1er mai en position favorable

Confortée par de bons sondages, un gouvernement en difficulté et une crise qui s’aggrave, Marine Le Pen aborde le traditionnel défilé frontiste du 1er mai en position favorable, avec les municipales et les européennes de 2014 en ligne de mire.

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«Le peuple d’abord!» C’est sous ce slogan que le FN veut rallier mercredi ses milliers de partisans à Paris, où Marine Le Pen s’exprimera à la mi-journée. Signe de bonne santé militante, pour la deuxième année consécutive, le discours n’aura pas lieu sur la modeste place des Pyramides mais sur la place de l’Opéra. Un retour aux heures fastes pour le FN, qui avait rassemblé 5.000 à 10.000 sympathisants l’année dernière, en pleine présidentielle, plus que les années précédentes.

Le bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, promet «un discours qui donne du sens à ce qu’on dit depuis des mois, une grande mise en perspective». Un «éclairage», ajoute-t-il, «sur ce que serait l’exercice "mariniste" du pouvoir», pour «lever les ambiguïtés et les préjugés qui pourraient persister».

Un an après la présidentielle, où elle était arrivée troisième (17,9%), Marine Le Pen a encore progressé dans les intentions de vote, à 21% (Opinionway, 16-17 avril), voire à 22% (Ifop, 11-15 avril), faisant jeu égal avec François Hollande. Et la législative partielle de l’Oise (17-24 mars), marquée par l’élimination du PS au 1er tour, puis un duel très serré entre l’UMP et le FN, finalement défait de justesse (48,6%), a remis le parti d’extrême droite au centre du jeu.

Ces bons chiffres ont eu le mérite, pour Marine Le Pen, de masquer des épisodes moins brillants, comme les tiraillements stratégiques qui ont entouré sa non-participation aux manifestations contre le mariage homosexuel, la fronde de militants et d’une poignée d’élus en Moselle contre Florian Philippot, où la révélation de sa proximité avec Philippe Peninque, l’ex-avocat qui avait ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac en 1992.

Laisser tomber le fruit


Mais avec un chômage qui a battu son record la semaine dernière (3,2 millions sans activité en métropole) et un couple exécutif au plus mal, «le FN est dans une situation où il n’a qu’à laisser tomber le fruit. La conjoncture travaille pour eux», note le politologue Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’Iris.

Dans ce contexte, la stratégie de Marine Le Pen, «c’est tout simplement de miser sur la dégradation du climat politique et de la situation économique et sociale» d’ici aux municipales et aux européennes de 2014, ajoute M. Camus.

Alors que le thème de la sortie de l’euro avait fini par être perçu comme un handicap durant sa campagne présidentielle, la patronne du FN est repartie en guerre contre l’Union européenne, devenue synonyme d’austérité, en réclamant à de nombreuses reprises depuis début mars un référendum sur la fin pure et simple de l’UE. Si son projet alternatif reste flou, Marine Le Pen compte profiter d’un rejet croissant de l’Europe dans l’opinion et faire des européennes du printemps 2014 un grand référendum contre Bruxelles.

Quant aux municipales, le parti a engagé un vaste chantier de formation de ses cadres. Dans ses départements de force, comme le Vaucluse et le Gard, le FN espère accentuer la pression sur l’UMP et obliger ses élus locaux à accepter des tractations, contre l’avis de ses leaders, et provoquer une nouvelle crise à droite.

«L’UMP a largement plus intérêt à se montrer gentil avec nous que l’inverse», a assuré Marine Le Pen dans un entretien dimanche à Nice-Matin.

«Quand l’UMP se sentira menacée dans son avenir et celui de chacun de ses candidats, les gens de l’UMP vont se demander "qu’est-ce qui fonde cet ostracisme à l’égard du FN?"», explique aussi Jean-Marie Le Pen, le président d’honneur du parti.
Pour lui, les leaders de l’UMP peuvent «exclure 5, dix personnes» qui feraient alliance avec le FN, «mais pas 500».
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