VIDÉOS - A l'occasion du séminaire organisé par Manuel Valls, un premier bilan des ZSP est dressé à l'échelle nationale. Le préfet de Seine-Saint-Denis Christian Lambert nous a accordé une interview exclusive et nous parle de la ZSP de Saint-Ouen, la première installée en Ile-de-France.
La Seine-Saint-Denis compte quatre “ZSP”, dispositif sécuritaire phare du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, à Saint-Ouen et Saint-Denis depuis septembre 2012, à Sevran et Aubervilliers-Pantin depuis janvier 2013.
En Seine Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine en termes de revenus par habitant, et où 36% de la population a moins de 20 ans, “l’objectif numéro un" est la lutte contre le trafic de stupéfiants, selon le préfet Christian Lambert, qui considère ces zones où police, justice et collectivités collaborent intensément comme des “laboratoires”. L’idée est de permettre “une très forte action sur l’économie souterraine”, selon le préfet.
Depuis septembre 2012, en plus des 81 kilogrammes de cannabis saisis, les policiers ont mis la main sur près de 250.000 euros en liquide et 34 armes à feu en ZSP. A Saint-Ouen, les interpellations pour trafic de drogue ont bondi de 38%. Sur la zone entre Pantin et Aubervilliers, les vendeurs à la sauvette de cigarettes ont été particulièrement ciblés. A Saint-Denis, les vols avec violence (sacs, téléphones, colliers arrachés, vols à la portière des voitures) enregistrent une baisse de 30% sur un an.
A l'occasion du séminaire organisé par Manuel Valls, un premier bilan des ZSP est dressé à l'échelle nationale en présence de tous les préfets.
Christian Lambert nous a accordé une interview exclusive le 30 avril au sujet de la zone de sécurité prioritaire de Saint-Ouen, la première installée en Ile-de-France.
Entretien : Laurence Barbry et Nedim Loncarevic
Le bilan
Installée le 11 Septembre 2012 par le Ministre de l'intérieur, Manuel Valls, La ZSP de Saint-Ouen incarne la lutte contre le trafic de drogues. 2000 personnes, la plupart issues de l'ouest parisien, viennent s'y approvisionner chaque jour.
9 mois apres sa mise en place, quel premier bilan dresser ? Les trafics ont-ils été éradiqués ?
Une nouvelle stratégie : dissuader les acheteurs
En accord avec le Parquet de Bobigny, les policiers usent de tous les outils judiciaires pour destabliser les trafics : verbalisation des guetteurs pour tapage, loi 2011 dite anti burqa qui interdit la dissimulation du visage; expulsion pour troubles à l'ordre public.
depuis Janvier 2013, Un équipage mixte Police/Douane a été mis en place pour frapper instantanément au portefeuille des acheteurs.
L'urbanisme : une difficulté supplémentaire pour lutter contre les traffics de halls d'immeubles
Selon le préfet de Seine-Saint-Denis, 2 réseaux de trafiquants auraient été identifiés dans les cités les plus difficiles d'acces (Cité Emile Cordon, 26 Schmidt et place du 8 Mai 45). Du guetteur âgé entre 12 et 15 ans, jusqu'au dealer..le trafic de stupéfiant est organisé comme un véritable commerce, l'acheteur est d'abord accueilli par le guetteur, conduit dans les étages d'un immeuble de la cité. L'échange se fait dans le noir diminuant les contact entre acheteur et vendeur. Dans ces endroits, la police a plus de mal à opérer et les riverains ne parlent pas par peur des représailles.