Un marchand de sommeil déféré à Bobigny, ses biens saisis pour 1 million d'euros

Un marchand de sommeil et ses trois complices, accusés d'avoir logé des familles d'origine haïtienne dans d'anciens ateliers insalubres et dangereux à Aubervilliers(Seine-Saint-Denis), ont été présentés mercredi au parquet de Bobigny, a-t-on appris de source judiciaire.

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Au cours de l'enquête menée par la cellule habitat indigne de l'UTILE 93, une unité spécialisée dans l'immigration clandestine, "le groupement d'intervention régional (GIR) a saisi deux biens immobiliers d'une valeur de 940.000 euros", a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Accusés notamment de "soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement contraires à la dignité" et "mise en danger d'autrui", les quatre personnes, dont trois sont issues de la même famille, risquent 10 ans de prison et 300.000 euros d'amende.

Le principal accusé, âgé de 54 ans, avait découpé un ancien atelier d'Aubervilliers en 19 logements, loués à des personnes d'origine haïtienne, dont des familles avec enfants et des sans-papiers. Il avait déjà été poursuivi à Bobigny pour des faits similaires.
Ses locataires lui versaient en moyenne 400 euros en liquide par mois pour de minuscules chambres infestées par les cafards, rats et fourmis. La société du propriétaire aurait engrangé pour 150.000 euros de loyers de 2008 à 2013, selon l'enquête.

Selon la mairie d'Aubervilliers, environ 75 personnes s'entassaient sur deux étages, dormant parfois à six dans des chambres de moins de 10 mètres carrés ou partageant un WC pour neuf. Des fils électriques étaient à nu, et en cas d'incendie, le couloir était trop étroit pour que les locataires puissent tous ouvrir leurs portes et s'enfuir en même temps.

La mairie avait alerté sur la situation dès avril 2012, s'inquiétant avec les pompiers pour la sécurité incendie. En janvier 2013, c'était au tour du préfet
de Seine-Saint-Denis de réclamer en vain des travaux d'urgence, alors que de l'eau s'infiltrait près des installations électriques, et que les autorités redoutaient un incendie ou une explosion.

La mairie a fait évacuer les lieux le 5 avril 2013, sans pouvoir offrir de relogement aux occupants. Le propriétaire, qui dispose d'autres biens immobiliers, était dans le viseur de la municipalité depuis "une dizaine d'années". "Il doit être condamné à de la prison ferme", juge l'adjointe au maire chargée l'habitat, Evelyne Yonnet, qui devrait se constituer partie civile.
Les quatre suspects ont été placés sous contrôle judiciaire en attendant de comparaître le 4 juillet prochain.
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