La Fédération française de tennis (FFT) a jugé lundi irréalisable la couverture partielle de l'autoroute A13, contre-projet des opposants à l'extension du stade Roland-Garros sur les serres d'Auteuil, et réaffirmé son intention de déposer sous peu le permis de construire pour son projet initial.
Nouveau rebondissement dans la bataille du futur stade de Roland Garros. Les résultats de l'expertise en cours menée par deux cabinets ont évalué le coût exact du recouvrement de l'A13 à 75 millions d'euro en semi-couverture et 280 millions d'euro en couverture totale équivalente à celle des serres d'Auteuil.
La Mairie de Paris estimait que ce projet coûterait 220 millions d'euros. Les associations, elles, sont bien en deçà et ne planchaient que sur 53 millions, d'après des études de faisabilité.
La construction d'un stade de près de 5000 places sur le terrain des serres d'Auteuil, jardin botanique inscrit à l’Inventaire des sites historiques, soulève une levée de boucliers de la part d'associations de riverains. Ces dernières avaient obtenu gain de cause devant la justice le 28 février 2013. Le tribunal administratif de Paris avait annulé la délibération du Conseil de Paris des 11 et 12 juillet 2011, qui autorisait la signature de la convention d’occupation entre la mairie et la FFT pour l’extension du stade.
Les associations écologistes et de défense des droits des riverains concernés ont fait une autre proposition. L’extension de Roland Garros, au lieu d’empiéter sur les serres des Jardins d’Auteuil, irait se poser sur une partie de l’autoroute A13, au nord du stade de tennis. Le projet est estimé à un total de 53 millions d’euros et respecterait le cahier des charges de la FFT. "Notre projet est meilleur que celui de la Ville, il s’insère mieux dans l’espace urbain", assurait même Alexandre Gady, président de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF).
Le Président de Roland Garros, Gilbert Ysern n'est pas surpris de ce résultat. "C'était irréalisable, "C'est un projet qui ne répond pas à notre cahier des charges"
En attendant le dépot des permis de construire, le projet d'extension du stade de Roland Garros n'est pas encore commencé et les recours se multiplient.
Historique
L’été 2012, pourtant le projet semblait bien lancé. Le lundi 25 juin, la commissaire-enquêtrice chargée d’examiner le projet de révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) pour l’extension du stade Roland-Garros (16e) rendait un avis favorable au dossier. La Fédération Française de Tennis se montrait satisfaite.Toutefois, dans son rapport de 270 pages, la commissaire-enquêtrice montrait également qu’elle avait écouté avec attention les revendications de ces associations et avait émis « cinq réserves » et « cinq recommandations ».
Si les Serres d’Auteuil seront en partie empiétées par l’extension du stade, ce ne sera pas le cas de la partie historique du site qui devrait rester protégée.