Le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) Jean-Christophe Lagarde (UDI) a été relaxé vendredi des poursuites pour favoritisme dont il faisait l'objet dans une affaire de marché public confié à un architecte pour la construction d'une tribune couverte du stade Guy-Môquet de sa commune.
"Tous les gens qui étaient à l'audience ont pu voir qu'il n'y avait rien dans de dossier et ne pouvaient que se demander pourquoi on m'avait renvoyé en correctionnelle", a déclaré à l'AFP M. Lagarde, très ému après le prononcé du jugement du tribunal correctionnel de Paris.
A l'audience du 24 mai devant la 11e chambre, le procureur avait requis 10.000 euros d'amende, dans l'hypothèse où le tribunal aurait jugé l'infraction constituée. L'élu estime avoir été renvoyé devant le tribunal "pour des raisons politiques", "mais pour moi la politique ne devrait pas tout permettre", a-t-il poursuivi.
Ce renvoi était intervenu "pas par hasard" deux jours après qu'il eut posé une question sur l'affaire Cahuzac, soulignant qu'il avait demandé et obtenu de son groupe une "commission d'enquête parlementaire qui est en cours" à laquelle il ne peut ni présider ni participer, "c'était le but recherché", a amèrement déploré M. Lagarde.
"On verra dans les dix jours si le gouvernement veut s'acharner encore sur un dossier vide", a déclaré l'élu, en référence au délai dont dispose le parquet pour éventuellement faire appel.
En cause dans cette affaire, un marché d'un montant total de près de 315.000 euros accordé à un architecte pour la réalisation d'une tribune couverte pour le stade Guy-Môquet de Drancy. Une première partie concernait la maîtrise d'oeuvre, la seconde une mission d'assistance et de conseil.
Selon l'accusation, le marché aurait été découpé de manière artificielle pour éviter de dépasser le seuil de mise en concurrence. Pour la défense, il s'agissait d'un découpage involontaire car les besoins ont évolué.
L'architecte, qui était quant à lui poursuivi pour recel de favoritisme, a également été relaxé.Jean
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