Un médecin urgentiste, le Dr Gérald Kierzek, à la pointe de la lutte contre la fermeture du service des urgences de l'Hôtel-Dieu (4e), a été démis de ses fonctions de chef du SMUR. Les syndicats dénoncent une décision politique, alors que le service d'urgences doit fermer le 4 novembre prochain.
Les urgences de l'Hotel Dieu doivent fermer le 4 novembre prochain. Dans le combat de l'équipe médicale de l'hôtel-dieu pour maintenir un service d'urgences, le docteur Gérald Kierzek, responsable du SMUR, était l'un des chefs de file. Mais il a été démis de ses fonctions par l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) ce lundi.
Dans la lettre, il est notamment reproché au médecin le "non-respect de ses obligations de réserve, de loyauté et de discrétion professionnelle" et "la rétention itérative d’informations en rapport avec la venue de personnalités politiques ou de média dans le service" ainsi qu'un "manque de loyauté au regard du projet de soins et d’organisation du service". Depuis plusieurs mois en effet, syndicats et urgentistes s'opposent à la fermeture du service d'urgences du plus vieil hôpital de Paris. Lors d'une réunion publique particulièrement houleuse, quinze médecins urgentistes (dont le docteur Kierzek) avaient par exemple menacé de démissionner en bloc.
Le sujet est même devenu un enjeu électoral dans le cadre des élections municipales à Paris l'an prochain. Fin juin, le maire de Paris Bertrand Delanoë avait dénoncé dans une lettre au Premier ministre Jean-Marc, Ayrault, "le caractère précipité" de l'annonce de la fermeture des urgences. Mais son adjoint à la santé et président du conseil de surveillance de l'AP-HP, Jean-Marie Le Guen, soutient quant à lui le projet de la direction.
Cette décision est donc un nouvel épisode de la tension qui règne autour de la fermeture des urgences de cet hôpital historique, situé près de la cathédrale Notre-Dame. La remise aux normes de ce service serait trop coûteuse, selon la direction de l'AP-HP qui veut transformer l'Hôtel-Dieu en hôpital universitaire et y transférer le siège du groupe hospitalier.
Gérald Kierzek va être auditionné par la commission des affaires sociales du Sénat jeudi prochain. Le rendez-vous avait été fixé avant la lettre de lundi matin. Par ailleurs, les syndicats organisent mardi matin un rassemblement devant le siège de l'AP-HP, quai Victoria (4e), pour protester contre la décision de l'AP-HP.