Des centaines de "veilleurs" à la Concorde bravent l'interdiction de la Préfecture de Paris

Le mot d'ordre était clair : pas d'attroupement, pas de banderole et pas de leader pour ne pas être considéré comme une manifestation. Les "veilleurs" avaient tout prévus ce samedi 31 août pour ne pas être stoppé par la Préfecture de Paris.



Plusieurs centaines d'opposants au mariage homosexuel ont "veillé" samedi soir place de la Concorde à Paris, avant de se disperser progressivement et dans le calme en début de nuit.

La dispersion de cette foule d'"environ un millier" de personnes selon l'un des animateurs de la soirée, "autour de 600" selon une source policière, était totale vers 1h45, a précisé la préfecture de police de Paris.

Ces "veilleurs" s'étaient réunis sur la place située en face de l'Assemblée nationale en début de soirée, après avoir marché par petits groupes depuis La Défense en dépit d'une interdiction de manifester. Pour contourner cette interdiction, ils ont au cours de la journée, conseillé via les réseaux sociaux aux participants de ne jamais faire de regroupements, de marcher, de contourner toutes fermetures par la police, en prenant le métro, afin d'être présent à 21h30 place de la Concorde.



Vers 21H30, ils s'étaient installés près des Tuileries, surveillés de près par les CRS présents en nombre qui les avaient encerclés sur la place un peu plus tôt. Des fourgons de police étaient stationnés autour de la place.

Assis par terre, certains avec des bougies, au son de la cornemuse ou entonnant le chant scout "l'Espérance", la foule se composait principalement de familles et de jeunes venus entre amis, mais aussi de prêtres en col romain. Prises de parole et lectures étaient entrecoupés de musique, la foule levant régulièrement les bras en silence, en guise d'applaudissements.

En fin d'après-midi, sans signes distinctifs ni slogans, quelque 200 "veilleurs", réfutant le terme de manifestation, s'étaient donné rendez-vous à La Défense pour marcher vers la Concorde. La veille, la préfecture de police leur avait interdit cette marche prévue via les Champs-Elysées, pour "préserver l'ordre public". Les manifestations sont toujours interdites sur les Champs-Elysées, notamment en raison de la proximité de l'Elysée.
"Pris pour prévenir la constitution d'un cortège de manifestants sur l'axe La-Défense - Concorde, l'arrêté (...) interdisant la "marche des veilleurs" a atteint ses objectifs", a estimé Nicolas Lerner, directeur adjoint du cabinet du préfet de police, dans un communiqué diffusé dans la nuit.
"Dans un premier temps, à l'invitation ferme de la police sur l'esplanade de la Défense, les manifestants ont accepté de se disperser. Aucun cortège n'a ainsi été détecté sur les sites concernés par l'interdiction, et notamment sur la place de l'Etoile et l'avenue des Champs-Elysées. Aucun rassemblement sur la chaussée n'a été accepté", a-t-il précisé.

En fin de journée, un cordon de CRS a empêché la circulation, trottoirs compris, entre la porte Maillot et l'Arc-de-Triomphe, et plusieurs stations de métro dans ce quartier avaient été fermées.

Gaultier Bès, l'un des animateurs de la veillée, a estimé "délirant que la préfecture ait voulu interdire un mouvement qui n'a pas besoin d'être autorisé". "On ne trouble pas l'ordre public. Il n'y a aucun incident à aucune veillée. Qu'est-ce qui légitime autant de policiers?", a-t-il déclaré.

La préfecture de police a estimé de son côté que le dispositif était "adapté", notamment au vu de la "proximité de sites sensibles" mais aussi de la médiatisation de l'événement.

A la Concorde, le "rassemblement de quelques centaines de personnes" s'est déroulé "dans le strict respect des conditions fixées par la préfecture de police, un dispositif policier adapté étant mis en place pour prévenir tout risque de trouble à l'ordre public", selon M. Lerner.

Une trentaine de Veilleurs étaient partis le 11 août de Rochefort (Charente-Maritime) pour rejoindre Paris, un périple destiné à "rencontrer les Français".
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