La mutuelle étudiante Smerep doit abandonner une campagne de publicité jugée sexiste, mettant en scène notamment un personnage de "blonde" idiote, suite à une décision du Jury de la déontologie publicitaire (JDP).
Le JDP, saisi initialement par le cabinet de la ministre des droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem, qui considère que la campagne véhicule "des stéréotypes dénigrants, notamment des propos et images profondément sexistes", a jugé cette plainte justifiée, selon un communiqué publié la semaine dernière par cet organe de l' Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP).
Mais la Société Mutualiste des Etudiants de la Région Parisienne, dénonce elle une "censure".
La campagne de vidéos de l'agence Lowe Stratéus présente cinq "étudiants" qui expliquent pourquoi ils ont choisi la mutuelle Smerep, et fait le pari d'un humour décalé jouant sur les clichés associés aux jeunes. Le film publicitaire intitulé "Clara, la blonde" met ainsi en scène une jeune fille blonde qui indique avoir adhéré à la Smerep parce que le teeshirt de l'étudiant qui recueillait les adhésions lui a plu.
"Greg, le tombeur", dans un autre film, représente un jeune allongé sur des marches d'escalier qui explique avoir choisi la Smerep à cause du décolleté de la fille qui représentait la mutuelle et s'interrompt pour poursuivre une jeune femme passant à proximité.
La campagne a été diffusée dans les salles de cinéma et sur internet essentiellement au mois de juillet, au moment des inscriptions à l'université.
L'association féministe Les Chiennes de garde a critiqué cette campagne, qui réduit selon elle les femmes à la catégorie de "blonde", ou les représente "oisives ou à la cuisine", alors que "l'espace de l'université n'appartient qu'au profil d'un homme nommé "le tombeur".
Pierre Faivre, vice président de la Smerep, a déploré une "attaque" hors de proportion avec le message de la campagne. "Si c'est fait pour des raisons politiques, cela s'appelle de la censure", a insisté le responsable de la Smerep, mutuelle concurrente de la LMDE jugée proche de la gauche. "On fait juste une simple campagne de communication pour faire exister une marque, pour casser l'image de la sécurité sociale étudiante, et on se retrouve avec un procès d'intention sur des motifs que l'on trouve totalement déplacés", a souligné le responsable. "Cette publicité avait été testée sur un public étudiant elle faisait plutôt rire et n'a jamais choqué personne", a-t-il plaidé.
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