Plusieurs dizaines de salariés du collectif des "Bricoleurs du dimanche" ont manifesté ce vendredi devant des préfectures d'Ile-de-France "pour défendre leur droit à travailler le dimanche". Le groupe Leroy Merlin annonce qu'il fera appel de la décision rendue jeudi.
Les membres du collectif des "Bricoleurs du dimanche" n'ont pas tardé à réagir. Au lendemain de la décision du tribunal de commerce de Bobigny ordonnant à 15 magasins de bricolage Castorama et Leroy Merlin en Ile-de-France de cesser d'ouvrir le dimanche, des manifestations ont eu lieu un peu partout dans la région au pied des différentes préfectures de Créteil, Bobigny, Melun."Nous voulons obtenir une accélération de la procédure concernant les autorisations préfectorales permettant l'ouverture du dimanche", a dit à l'AFP Gérald Fillon, salarié chez Leroy-Merlin, membre du collectif Bricoleurs du dimanche, qui milite pour le travail dominical.
Les manifestants réclament notamment la liberté de choisir de travailler le dimanche qui représente un complément de revenus non négligeable "Sur ma fiche de paie, chaque dimanche travaillé, c'est 150 euros nets en plus. Je travaille deux dimanches par mois, sur la base du volontariat. Sur un an, ça
fait plus de 3.000 euros de perdus", a déploré à Créteil Stéphane Thimon, salarié depuis deux ans du magasin Leroy-Merlin de Vitry (Val-de-Marne),
un des 15 magasins visés par la décision rendue jeudi.
"Les familles angoissent car le travail du dimanche est devenu vital en cette époque de crise", a relevé Jean-Marc Cicuto, délégué syndical central, CFTC.
Le groupe de bricolage Leroy Merlin compte faire appel de la décision de justice et a déploré les "incohérences" de ce dossier.
"Nous avons été choqués et nous sommes atterrés par cette décision de justice. Nous partageons l'inquiétude de nos équipes", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Leroy Merlin.
"Nous avons décidé de faire appel et de maintenir, pour le moment, l'activité des neuf magasins qui sont concernés par la décision du tribunal de Bobigny. Ce dimanche, les neuf magasins seront ouverts", a-t-il affirmé. "Contrairement à ce qui a pu être dit, les neuf magasins ne sont pas dans l'illégalité. Et c'est tout le coeur du problème", a relevé le porte-parole.
Il a cité l'exemple du magasin de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), situé dans un périmètre urbain de consommation exceptionnelle (Puce) et donc autorisé à ouvrir le dimanche. "Il est condamné, mais il a le droit d'ouvrir", a-t-il souligné. Ou encore celui de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) qui dispose depuis plusieurs années d'une autorisation préfectorale annuelle renouvelée en mai 2013.
Leroy Merlin dispose de 20 magasins en Ile-de-France mais seulement neuf sont concernés par la décision de jeudi, qui aura un impact sur la rémunération des quelque 2.800 salariés qui se portent volontaires pour travailler ponctuellement ou régulièrement le dimanche.