Une action lancée par les syndicats de médecins urgentistes devrait semer la pagaille à partir de ce mardi 15 octobre dans les services d'urgences des hôpitaux d'Île-de-France. Pointé du doigt par les médecin urgentistes : la gestion des lits d'hospitalisation qui leur incombe jusqu'à présent.
Malaise aux urgences. Les médecins urgentistes sont appelés, à partir de mardi, à déléguer à la direction de leur hôpital la gestion du transfert des malades vers d'autres services, afin de pousser les établissements à revoir leur organisation. Cette action est lancée par les syndicats de médecins urgentistes AMUF et Samu-Urgences de France.
Actuellement, les médecins urgentistes qui doivent faire hospitaliser un patient dans une autre unité démarchent eux-mêmes les services à la recherche d'une place. Or, il leur faut parfois batailler longuement pour trouver un "lit aval", selon l'expression consacrée. Ces difficultés provoquent l'engorgement des urgences, selon les syndicats, qui appellent leurs collègues à ne plus perdre de temps à trouver une place à partir du 15 octobre.
En cause : la gestion des lits d'hospitalisation
Si une solution pour hospitaliser le patient n'est pas trouvée immédiatement, "les urgentistes cesseront d'appeler au téléphone tous les services, l'un après l'autre (...) la fonction de recherche sera assurée par le directeur ou les personnes qu'il aura désignées", écrit Samu-Urgences de France dans un communiqué. "Au lieu de rester pendu au téléphone comme aujourd'hui, l'urgentiste retournera à ses autres malades", a expliqué Marc Giroud, le président du syndicat. Les syndicats demandent la désignation d'un référent pour les urgences et la création d'une cellule qui gère les flux d'hospitalisation "24 heures sur 24 et sept jours sur sept", a indiqué Patrick Pelloux, président de l'AMUF.
Un rapport sur la gestion des lits d'hospitalisation avait été remis fin septembre à la ministre de la Santé Marisol Touraine. Elle avait alors indiqué que 162 établissements étaient concernés par un projet de déploiement sur trois ans de services chargés exclusivement de gérer les lits.
Marc Giroud se dit satisfait de l'écoute du gouvernement, mais entend accélérer les changements concrets au sein des hôpitaux. "Nous ne sommes pas dans un bras de fer, mais dans une incitation forte" à adopter de nouvelles pratiques, dit-il. "On essaie de forcer un peu la porte", abonde de son côté Patrick Pelloux.