Au siège de RFI le deuil et la colère après l'assassinat des deux journalistes français au Mali

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français de RFI en reportage, dans le nord du Mali, ont été tués deux heures après leur enlèvement. "Ils ont été abattu froidement"  confirmait le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius. A RFI,  la rédaction est sous le choc.

Sur la porte d'entrée vitrée du siège de la radio endeuillée à Issy-Les-Moulineaux, dimanche matin, une photo des deux journalistes de RFI tués la veille, dont l'assassinat au Mali a provoqué une déferlante de messages d'auditeurs et de rédactions du monde entier.
Dans le hall d'entrée que traversent des journalistes émus, visage fermé, parfois aux bord des larmes, le logo rouge de RFI a été barré d'un ruban adhésif noir, en signe de deuil.
Les dirigeants de RFI ont été reçus dans la matinée à l'Elysée. La rédaction, elle, devait recevoir la visite dans la journée des ministres des Affaires étrangères Laurent Fabius et de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti. "Tout le monde est en deuil", souffle Bruno Daroux, directeur de la rédaction Monde de RFI, en rappelant le lourd tribut payé par sa radio en une décennie. "En 10 ans, nous avons perdu quatre journalistes, Johanne Sutton en novembre 2001 (en Afghanistan, ndr), Jean Helène en octobre 2003", assassiné par un policieren Côte d'Ivoire, et samedi, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués lors d'un reportage à Kidal, dans le nord du Mali.
Une boîte mail a été créée pour que les amis, les collègues et les auditeurs de RFI laissent leurs hommages à Ghislaine Dupont et Claude Verlon : rfihommage@gmail.com "Nous avons reçu d'innombrables messages d'auditeurs venant de partout et de gens qui les connaisssaient", confie M. Daroux, ainsi qu'une avalanche de témoignages de toute la profession française et internationale. Un petit réconfort pour une équipe sous le choc après le meurtre de leurs confrères. "Ce qui a eu une vertu thérapeutique hier, c'est le rassemblement spontané des journalistes qui sont arrivés à la rédaction pour appeler les gens qui les ont connus, qui les ont vus pour la dernière fois, pour lire les témoignages des innombrables auditeurs qui ont afflué", explique, très ému, Nicolas Champeaux, journaliste au service Afrique de RFI. "On arrive pas à comprendre que leur chaise restera vide. On fait un métier où parfois on peut prendre une balle, c'est le risque. Mais être ciblé parce qu'on est journaliste, c'est injuste, cela devrait soulever l'indignation de tous", martèle-t-il en rappelant l'importance de la mission d'information: "Des pays et des région entiers disparaissent de la carte du monde quand les journalistes n'y vont plus".
"Il y a une ambiance de profonde tristesse et de grande colère. Ils connaissaient cette région comme personne, ils sont morts dans l'exercice de leur métier."

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