La profession, en grève depuis deux mois, va manifester lundi à Paris pour une meilleure reconnaissance de ses compétences.
Les sages-femmes, en grève depuis le 16 octobre pour une meilleure reconnaissance de leurs compétences, manifesteront à nouveau lundi à Paris pour peser sur la concertation en cours au ministère de la Santé. La précédente "marche" des sages-femmes, le 7 novembre, avait rallié 4 000 manifestants selon la police, 6 000 selon les organisateurs. Les sages-femmes défileront sur le même parcours lundi, entre la place Denfert-Rochereau (14e) et le ministère de la Santé (7e), à partir de 12 heures.
Le collectif d'associations et de syndicats de sages-femmes à l'origine du mouvement entend ainsi maintenir la pression sur le ministère, où se tiennent des réunions de concertation sur la place de ces professionnelles dans le système de santé. Le collectif souhaite que les sages-femmes exerçant à l'hôpital sortent de la fonction publique hospitalière pour intégrer un statut médical qui leur permettrait d'être plus autonomes, sur le modèle des praticiens hospitaliers (médecins).
"On veut gagner décemment notre vie !"
Il demande également une reconnaissance comme professionnel de premiers recours, c'est-à-dire comme le praticien vers lequel les femmes peuvent être orientées en premier pour leur suivi gynécologique, qu'elles soient enceintes ou non. Ces revendications leur permettraient d'être mieux rémunérées.
"Bien sûr qu'on veut gagner décemment notre vie ! J'ai cinq ans d'études, la vie des gens tous les jours entre les mains et je suis à découvert chaque fin de mois", a dit à l'AFP Caroline Reiniche, sage-femme à Paris. Selon Pimprenelle Longcho, sage-femme à Colombes (Hauts-de-Seine), "ils essaient de nous avoir à l'usure, mais il faut leur montrer qu'on est encore là".
Les manifestants ont prévu d'arriver lundi au ministère juste avant une nouvelle réunion du groupe de travail sur le rôle des sages-femmes. "On ira, mais on est prêt à quitter la table", a déclaré Caroline Raquin, présidente de l'organisation nationale syndicale des sages-femmes, qui regrette l'"opposition systématique des centrales syndicales". Ces syndicats représentatifs sont hostiles à la sortie des sages-femmes hospitalières du statut de fonctionnaire.