La France va détruire jeudi trois tonnes d'ivoire issues de saisies pour sensibiliser l'opinion et afficher sa détermination à lutter contre ce type de trafic, après l'annonce en décembre d'un renforcement des sanctions et des moyens d'enquête.
La France va détruire jeudi trois tonnes d'ivoire issues de saisies pour sensibiliser l'opinion et afficher sa détermination à lutter contre ce type de trafic, après l'annonce en décembre d'un renforcement des sanctions et des moyens d'enquête.
"La France est le premier pays européen à procéder à la destruction de ses stocks depuis l'entrée en vigueur du moratoire sur le commerce de l'ivoire", en janvier 1990, a indiqué le ministère de l'Ecologie, qui pilote l'opération.
La destruction aura lieu en public, à proximité de la tour Eiffel, et concernera environ trois tonnes d'ivoire qui étaient jusqu'ici conservées à l'aéroport de
Roissy-Charles de Gaulle, où se concentre une large majorité des saisies françaises.
Le lot promis à la destruction comprend 698 défenses brutes ou travaillées (2,3 tonnes) et de 15.357 objets pesant 800 kg (bijoux, statuettes, etc.).
L'ivoire sera broyé, puis envoyé dans une cimenterie pour être brulé.
D'autres pays - Chine, Etats-Unis, Philippines - ont procédé ces derniers mois à des destructions partielles de leur stock d'ivoire illégal, c'est-à-dire importé après 1989.
En revanche, des objets anciens en ivoire peuvent, sous réserve de produire des preuves sur leur date d'importation, être vendus.
La France procède actuellement à un inventaire de ses saisies réalisées au fil des ans et qui sont disséminées dans des entrepôts des douanes, des musées et des réserves de tribunaux.
Selon l'ONG Robin des Bois, qui suit de longue date les questions de braconnage, le stock d'ivoire français issu de saisies serait d'environ 17 tonnes.
L'ONG a salué la démarche française de destruction d'une partie de son stock, un moyen selon elle de sensibiliser l'opinion publique en France et à l'étranger, de diminuer les risques de vol et de ne pas spéculer sur la future valeur de ce matériau, aujourd'hui très prisé en Chine et dans une moindre mesure en Thaïlande.
En décembre, à l'occasion d'un sommet franco-africain à Paris, le président de la République, François Hollande, avait annoncé la destruction prochaine d'une partie du stock français, ainsi que celle systématique des futures saisies, et des moyens renforcés pour lutter contre le trafic d'espèces menacées.