Reprenant, comme un slogan, leur "Une" de samedi qui clamait en gros titres "Nous sommes un journal", les salariés de Libération ont décrit,
lundi sur deux pages, leur "combat pour garantir l'avenir de Libé".
"L'atmosphère éruptive" de l'assemblée générale de dimanche, le texte dans lequel les actionnaires décrivent leur projet "qui a mis le feu au journal", les salariés décrivent les dernières 48 heures du journal, après avoir choisi dimanche cette stratégie plutôt que la grève.
"Libération est tout sauf un seul éditeur de presse papier (...) la diversification n'est pas un gros mot pour nous. Il fait même partie de notre ADN", écrivent-ils en réponse à ceux qui les accusent de "ringardise" pour refuser le projet multimédia des actionnaires. Et de citer les forums et débats organisés par Libération, les vidéos, le site ou le compte Twitter du journal qui fut parmi les premiers à se lancer sur le web.
"Sans un journal fort, à quoi bon un restaurant?", se demande pour sa part Fabrice Rousselot, le directeur de la rédaction. "Il nous faut redimensionner notre offre, parier sur notre expertise, notre capacité de décalage par rapport à l'actualité, notre écriture, nos reportages", propose-t-il, tout en reconnaissant que "l'équipe doit être prête à faire des concessions au vu de la situation financière".
Voir le reportage de Maud de Bohan et Colette Zagaroli