La Région Ile-de-France a adopté, jeudi 13 février, un plan de soutien à la méthanisation afin d'atteindre son objectif de sextupler sa production de biogaz en 2020, avec une première enveloppe de 6 millions d'euros de subventions.
En termes simples, la "méthanisation" (aussi appelée digestion anaérobie, c'est à dire sans air ou oxygène) est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène.
Depuis quelques années, pouvoirs publics, institutions placent beaucoup d'espoirs (et de crédits) sur cette technique, connue depuis longtemps, car elle permet de transformer facilement et sans trop d'effets secondaires, déchets organiques ( déchets agricoles, agroalimentaires, de la restauration, de la grande distribution ou encore de l’élevage), directement en énergie sous forme de biogaz. Les résidus solides, humides, également appelés digestats, sont eux aussi utlisables et forment un engrais naturel. D'où le regard de plus en plus intéressé que les pouvoirs publics portent à ces équipements.
Certains détracteurs de cette technique, car il en existe, font observer que le méthane produit par cette décomposition est en soi, porteur de menace et en tout cas dangereux, et que la technique produit en plus beaucoup de gaz carbonique.
De nombreuses recherches et expérimentations sont en cours, un peu partout en Europe, visant à mieux maîtriser cette production et à s'assurer de générer le moins de nuisances ou d'effets secondaires possibles. Il est probable que, dans les prochaines années, la technique aura subi de nombreuses améliorations. En France, une expérience intéressante est menée dans le Nord, à Sequedin, où une usine de biogaz a été construite et approvisionne notamment les bus urbains en carburant.
Le Conseil Régional d'Ile-de-France a donc fait réaliser un étude pour connaître les retombées envisageables.En Ile-de-France, le potentiel total sur la base du gisement de ressources (agricoles, agro-alimentaire, déchets ménagers, stations d'épuration) est de l'ordre de 9.000 gigawattheures (ou 9 térawattheures) en Ile-de-France.
Le plan de soutien adopté par la Région vise à accélérer la production actuelle de biogaz, encore confidentielle. L'institution s'est fixée en 2012 un objectif de production de biogaz de 2.000 gigawattheures en 2020, contre environ 300 en 2009. Les aides de la Région pourront bénéficier aux collectivités locales, aux établissements publics, aux coopératives, aux exploitants agricoles, aux associations et aux PME.
On compte actuellement 11 unités de méthanisation opérationnelles en Ile-de-France, dont 9 décharges. Une seule injecte pour l'heure du biométhane dans le réseau gazier, les autres brûlant le biogaz sur place, le plus souvent pour produire de l'électricité.
Le rapport francilien prévoit que le nombre total d'installations puisse grimper entre 38 et 56 en 2025.
Pour en savoir plus sur la méthanisation, le site de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.