Quatre salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, accusés de violences sur des policiers lors d'une manifestation il y a près d'un an devant le siège du groupe à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), comparaissent ce lundi devant le tribunal correctionnel de Nanterre.
Les quatre hommes, qui avaient demandé le 16 septembre dernier le renvoi de leur procès afin de préparer leur défense, sont poursuivis pour "violences aggravées sur dépositaire de l'ordre public" et encourent trois ans de prison.
Le 7 mars 2013, quelque 400 salariés du fabricant de pneumatiques s'étaient réunis à l'occasion d'un comité central d'entreprise consacré à la fermeture annoncée pour janvier du site d'Amiens-Nord où travaillaient 1.173 salariés.
D'après les dépositions des forces de l'ordre présentes sur les lieux, une pluie de projectiles, notamment des bouteilles de verre, des grilles d'égout en fonte, des panneaux de signalisation descellés et des morceaux de revêtement de chaussée, s'était abattue pendant trois heures sur les policiers.
Dix-neuf d'entre eux avaient été blessés dont deux sérieusement lors de cette manifestation, l'une des plus violentes contre les forces de l'ordre parisiennes depuis plusieurs années, selon la police.
"On a assisté à une véritable agression organisée contre les CRS. L'exploitation des vidéos a permis d'identifier très précisément les auteurs des faits", avait souligné lors du renvoi du procès Me David Kahn, conseil de certains policiers.
"Le service d'ordre était particulièrement violent ce jour-là, ce qui n'avait pas été le cas lors des précédentes manifestations. Il y avait une volonté de provoquer", relève pour sa part l'avocate des salariés Me Delphine Meillet, jointe par l'AFP.
"Mes clients ne veulent pas être pris comme des boucs émissaires et trouvent ces poursuites contre eux injustes, alors qu'ils étaient nombreux sur place", a ajouté l'avocate.