Le Dr André Hazout condamné à huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles par la cour d'assises de Paris. Au cours du procès, le médecin a reconnu certaines agressions.
La défense du gynécologue André Hazout avait demandé ce jeudi à la cour d'assises de Paris de ne le condamner que pour les agressions sexuelles qu'il a reconnues sur certaines de ses patientes et non, "pour l'exemple", pour les viols qu'il a toujours contestés.
"Aujourd'hui, après trois semaines d'un long débat difficile, très dur, je réalise tout le mal que j'ai pu engendrer sans le vouloir, sans m'en rendre compte, et je veux demander pardon à ces femmes, à mon épouse et à mes pairs", a déclaré le Dr Hazout, 70 ans, avant que le jury ne se retire pour délibérer.
"Tout au long des débats, j'ai été sincère dans ce que je reconnais et ce que je ne reconnais pas", a poursuivi le praticien en réaffirmant: "Je ne suis pas
un violeur, je n'ai jamais violé personne."
"Si j'ai pu paraître maladroit, hautain, c'est parce que j'ai peur, j'ai peur depuis sept ans", depuis son interpellation, "j'ai essayé de donner le change,
mais j'ai peur", a-t-il insisté.
Ce spécialiste mondialement reconnu de la procréation médicalement assistée (PMA) était accusé de viols et d'agressions sexuelles sur six patientes, dont cinq se sont constituées partie civile au procès aux côtés du Conseil de l'ordre des médecins et du Collectif féministe contre le viol. Une trentaine d'autres patientes avaient porté plainte, mais pour des faits prescrits.
Son avocat, Francis Szpiner avait déclaré "Vous le déclarez coupable d'avoir commis des atteintes sexuelles, mais vous écarterez la circonstance aggravante de la vulnérabilité des victimes et de l'autorité qui s'attache à la qualité de médecin gynécologue". Concernant les viols, Me Szpiner et sa consoeur Caroline Toby ont mis en exergue les déclarations parfois ambigües des quatre plaignantes concernées.
L'une a reconnu être "tombée un peu amoureuse et a parlé d'un rapport consenti avant de se raviser", une autre a expliqué qu'elle "savait qu'elle allait y passer parce qu'Hazout lui avait dit qu'il avait envie d'elle", une autre enfin s'était posée la question de son consentement. "Mais un viol, ce n'est pas une question, c'est un fait hurlant", a lancé Me Toby.
Dans ses réquisitions, l'avocate générale avait réclamé mercredi une peine de 12 ans de réclusion criminelle, et, en tout cas, pas moins de dix ans.