Chaque dimanche, Déborah Pawlik, candidate UMP dans le X ème, vous fait partager son journal de campagne. Comment vit-on une élection municipale de l'intérieur ? Au programme de cette semaine : les formalités administratives d'une candidature et la journée du droit des femmes.
En ce lundi, j'attends avec impatience le récépissé de la préfecture.
Formalités administratives
La liste a été déposée par Laurent, mon directeur de campagne, vendredi dernier, mais tant que je n'ai pas entre les mains le récépissé définitif, sésame d'entrée pour le scrutin, j'ai quelques difficultés à dormir sur mes deux oreilles. Bien que le dossier ait été (évidemment) préparé avec grand soin, nous ne sommes jamais à l'abri d'un document manquant.
Nous savons que cette semaine, en plus de mes opérations de terrain quotidiennes, notre planning sera également rythmé par quelques rendez-vous incontournables. La liste déposée et validée par les services préfectoraux, il faut maintenant engager la course contre la montre pour l'impression des documents officiels. Affiches, bulletins de vote, profession de foi, chacun de ces documents de dernière ligne droite est tout d'abord passé au crible par la commission de propagande de la préfecture. Cette commission examine avec soin le respect des dispositions du code électoral : exclusion des couleurs proscrites (bleu, blanc, rouge), format, etc. Il faudra ensuite se conformer au grammage, faire usage d'un papier éco responsable et se conformer avec soin à l'ensemble des normes...Lorsque l'électeur recevra, à son domicile, l'enveloppe beige contenant les documents officiels de chacun des candidats, il sera à 1000 lieux de s'imaginer la logistique nécessaire pour parvenir à ces quelques feuillets... 24 heures après l'avis favorable de la commission de propagande, l'ensemble de mes documents est déjà sur les rotatives de notre imprimeur. Magie de la campagne, une nouvelle deadline a été tenue.
Il est 18h45 lorsqu'en ce mardi soir j'arrive au café le Magenta. J'y retrouve Pierre-Yves Bournazel, pour une réunion commune à nos deux arrondissements sur les questions de sécurité qui gangrènent nos quartiers, et le projet d'implantation d'une salle de shoot dans le 10e, porté bille en tête par le maire sortant. Ces questions me tiennent particulièrement à coeur, et je suis déterminée à m'opposer jusqu'au bout à ce projet, illégal, qui non seulement n'est en rien une main tendue aux toxicomanes, et est imposé de manière autoritaire. (en parlant d'illégal, Deborah Pawlik fait référence à un avis du Conseil d'Etat qui estime que cette salle expérimentale de consommation à moindre risque est contraire à une loi de 1970. Pour voir la réaction de Rémi Féraud, maire PS du X ème et adversaire de Déborah Pawlik à cet avis, c'est sur ce lien. ndlr)
De bons échanges, avec des habitants des 10 et 18e arrondissements, sur les problèmes de drogue avec @deborahpawlik pic.twitter.com/4ECWSRpJw3
— PierreYves Bournazel (@pybournazel) March 4, 2014
Je ne peux accepter que notre société prenne ce chemin. L'académie nationale de pharmacie ayant émis un avis défavorable (sur ce lien, un avis opposé à celui de l'académie nationale) contre le projet pas plus tard que lundi, je profite de cette actualité qui trouve un parfait écho dans notre réunion de ce soir, pour réaffirmer nos positions sur le sujet, par un communiqué de presse et une lettre ouverte au candidat PS distribuée dans le quartier des deux gares. En une après-midi la lettre était rédigée, imprimée et distribuée. Le premier outil d'une campagne est en effet la réactivité... Le débat de ce soir est animé, passionné même, les questions de sécurité figurant au sommet des préoccupations des Parisiens.
Les réunions d'appartement
21h15 mardi, je sors du centre communautaire situé à proximité de la gare du nord, où j'accompagnais Nathalie qui y tenait une réunion. Je dévale la rue Lafayette, emprunte tambours battants la rue d'Hauteville, pour arriver rue des petites écuries. J'y retrouve Martine et Emmanuelle, deux de mes colistières, qui ont organisé une réunion d'appartement avec une quinzaine de riverains et commerçants du quartier. Les réunions d'appartement sont souvent peu connues du grand public, alors même qu'il s'agit de moments privilégiés dans la campagne. Intenses, mais privilégiés. Pendant 3 heures en moyenne, une quinzaine de riverains, commerçants, acteurs associatifs de l'arrondissement, réunis par une personne de mon équipe ou un soutien, passent au crible le projet parisien et nos propositions spécifiques pour le 10e. Les questions qui me sont posées sont souvent propres à chaque quartier, parfois pimentée d'un exotisme qui ne cesse de me surprendre.
Il est passé minuit lorsque je reprends la rue des Petites Ecuries pour rentrer chez moi pour une courte nuit. Sur le chemin, je vois les panneaux électoraux qui viennent d'être mis en place. Leur installation est toujours le signe de l'imminence de l'échéance. Lundi prochain démarrera en effet la campagne officielle, et c'est à cette date que le collage des affiches sur les panneaux situés devant les bureaux de vote est autorisé. J'ai fait le choix de respecter la règle, et d'attendre le démarrage de la campagne officielle pour recouvrir l'arrondissement de nos affiches sur les espaces dédiés. Certes, certains de mes opposants ont bénéficié d'une plus grande visibilité en s'asseyant sur les règles en vigueur et en apposant leurs visages aux 4 coins de l'arrondissement bien avant...Mais il en va pour moi d'une question de cohérence. Comment pourrais-je prôner une politique de tolérance 0 à destination des auteurs d'incivilités et être moi-même à l'origine de ces troubles? Il y a des principes directeurs qui ne peuvent être remisés derrière un besoin de communication à outrance...Le reste de la semaine défile. Rencontre avec les commerçants des marchés couverts du 10e jeudi soir, puis nouvelle réunion d'appartement chez Philippe cette fois, à proximité de la gare du nord.
Une femme au paradis
La journée de vendredi est entrecoupé à l'heure du déjeuner d'un moment très agréable. Nathalie a choisi de réunir ses têtes de listes féminines dans le 5e arrondissement pour un déjeuner en cette veille de la journée de la femme. Cette célébration n'est ni anodine ni dépassée. Et encore moins en politique. Je vis encore trop souvent une certaine forme de machisme dans cette campagne, et ce d'autant plus que je suis en la matière une cumularde : femme, et jeune. Pour certains ma désignation comme tête de liste ne reposerait que sur mon genre : il “faudrait” des femmes, que l'on enverrait évidemment dans les arrondissements de reconquête. Ces dinosaures pour lesquels le temps s'est arrêté avant 1944- année d'accession des femmes au droit de vote- balayent nécessairement de la main le fait que je suis implantée depuis déjà 4 ans dans cet arrondissement, y résidant depuis 6 ans, et suis désireuse de porter pour nos quartiers un projet construit pierre après pierre. Ils n'ont cure de ces éléments (pourtant de taille) et de mon engagement. A chacune de ces attaques je sors donc des dents viriles, pour croquer petit bout par petit bout ces stéréotypes d'un autre temps.
Samedi, je réunis mes colistières et une dizaine de femmes engagées au service du 10e arrondissement à des niveaux variés, que je souhaite mettre à l'honneur en ce 8 mars : bénévoles du secteur associatif, gardiennes d'immeubles et de l'histoire de notre arrondissement, actrices économiques. Nous nous retrouvons devant le gymnase Marie Paradis, pour une photo en hommage à cette pionnière du XIXe qui a marqué son époque. Première femme à gravir le Mont-Blanc, elle incarne pour moi le courage, la volonté et le dépassement de soi que je souhaite porter pour notre arrondissement. En regardant mes colistières ce jour-là, je me dis que j'aimerais porter le nom de cette alpiniste bien au-delà des portes de ce gymnase, et faire de tout notre arrondissement un petit coin de paradis.Le favori de l'élection est Rémi Féraud, maire socialiste sortant de cet arrondissement fortement ancré à gauche. C'est également le président de la fédération PS de Paris et il est co-directeur de campagne d'Anne Hidalgo.
Anne Sourys conduira la liste EELV. Guillaume Etievant, celle du parti de Gauche de Danielle Simonnet.
Serge Federbush défend les couleurs du "Paris Libéré" de Charles Beigbeder.
Luc Legarsmeur sera le chef de file du Rassemblement Bleu Marine.