Cinq personnes, dont quatre mineurs de 13 à 17 ans, ont été mises en examen vendredi pour le viol collectif fin janvier à Paris d'une adolescente. Deux autres ont été mises en examen pour complicité de viol en réunion et laissées libres sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche de l'enquête, le 25 janvier, une fille de 15 ans, qui habite Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), avait été violée par une dizaine d'adolescents pendant plusieurs heures dans un parking, puis dans une cave situés dans le quartier Montholon (IXe arrondissement).
« Les investigations policières ont démontré que ces adolescents l'ont contrainte à avoir des rapports sexuels pendant plusieurs heures dans cet endroit sordide, confie une source proche de l'affaire. La victime a fini par être relâchée par ses agresseurs. » Traumatisée, la jeune fille se rend quelques jours plus tard à la police afin de dénoncer les viols à répétition qu'elle a subis. « Elle a été examinée par un médecin et s'est vu délivrer dix jours d'incapacité totale de travail (ITT), poursuit la même source. Divers prélèvements ont été réalisés sur les vêtements qu'elle portait le jour des faits. Plusieurs empreintes génétiques appartenant à des hommes ont été isolées. »
Enregistrés dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG), ces ADN finissent par « parler ». « Plusieurs suspects ont ainsi été identifiés, révèle un enquêteur. Ils étaient déjà bien connus, pour certains d'entre eux, des services de police et de la justice ». Mercredi, six jeunes garçons, âgés de 13 à 19 ans, sont interpellés dans les IX e et X e arrondissements à Paris ainsi qu'à Bagneux (Hauts-de-Seine). Un septième suspect, âgé de 15 ans, se présente quelques heures plus tard, avec ses parents dans les locaux de la BPM.
Le lendemain, deux autres suspects, dont la jeune fille soupçonnée d'avoir conduit la victime dans ce guet-apens, sont arrêtés à Paris et dans un foyer, situé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Plusieurs violeurs présumés auraient argués avoir eu « des relations consenties » avec la victime, tandis que d'autres ont fait valoir leur « droit au silence ». « Certains d'entre eux sont connus pour des faits de violences, vols, extorsion et menaces, relate un proche de l'affaire. Deux frères, âgés de 13 et 16 ans, domiciliés dans le X e arrondissement, sont notamment impliqués dans cette tournante. Par ailleurs, certains ne semblent pas avoir pris conscience de la gravité des faits reprochés, d'après la police.