Un prêtre de 40 ans, membre du mouvement intégriste de la fraternité Saint Pie X, a été mis en examen, mercredi à Versailles (Yvelines), pour viols, tortures et actes de barbarie.
L’ancien directeur de l’Ecole Notre-Dame-de-la-Sablonnière, située à Goussonville, a été mis en examen ce mercredi 10 avril par un juge d’instruction de Versailles. La justice reproche à cet abbé d'avoir, durant l'automne 2010 à Goussonville, alors qu'il était le directeur de l'école Notre-Dame de la Sablonnière, violé trois enseignantes.
A l'issue de sa garde à vue il a été écroué mercredi soir.
Les faits reprochés se seraient passés entre septembre et octobre 2010. Durant cette période, trois enseignantes auraient été violées à plusieurs reprises. Certaines auraient même vécu des rites d’exorcisme pour les libérer d’une emprise sexuelle.
Le prêtre aurait usé de son influence spirituelle pour d'abord s'attaquer à une mère de famille qui avait subi des abus sexuels. Il lui a fait subir un exorcisme avant de mimer des actes sexuels pour tenter de soigner «le mal par le mal ». Cette femme est tellement traumatisée qu'elle n'a même pas pu verbaliser ces faits.
Le prêtre a fait subir le même traitement aux deux autres victimes en les influençant à tel point qu'elles croyaient avoir été victimes d'abus sexuels.
C'est en 2013, que deux des trois victimes ont déposé plaintes.
La fraternité Saint Pie X s'était déjà emparé du dossier en faisant comparaître le prêtre déviant lors d'un procès canonique à l'issue duquel, il avait été mis à l'écart durant deux ans dans un couvent.
L'ecclésiastique a été convoqué et placé en garde à vue lundi. Lors de son interrogatoire, le prêtre a tenté de minimiser ses actes assurant que les victimes étaient consentantes et qu'il s'était contenté de mimer l'acte sexuel, sans aller au bout. Il n’a pas reconnu d’actes de violence. Lorsqu’il a été interrogé pour savoir si lui-même avait été victime d’abus sexuels, il a répondu : « Je ne sais pas. »
La Fraternité Saint-Pie-X est une congrégation de prêtres catholiques traditionalistes fondée en 1970. Son leader historique, Mgr Marcel Lefebvre, avait été excommunié par l'Eglise. Ce groupe quasi sectaire refuse l'autorité du Vatican et défend une vision du catholicisme qui rejette son évolution moderne.
Reportage de Laurence Barbry et Nedim Loncarevic