Une cérémonie de commémoration du Génocide des Arméniens était organisée ce jeudi à Paris

Après les condoléances présentées par le Premier ministre turque. La prise de position d'Ankara a été accueillie avec scepticisme par les Arméniens de France. Pour elle ce "ne sont ni des excuses au peuple arménien ni la reconnaissance du génocide", a souligné Mourad Papazian, co-président du CCAF.

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Pour la première fois depuis 1915, la Turquie, dans un communiqué officiel publié mercredi 23 avril sur le site du premier ministre, a présenté ses « condoléances » aux descendants des 900.000 Arméniens, massacrés il y a près d'un siècle par les troupes ottomanes. Le Premier ministre turc s'exprimait pourtant pour la première fois aussi ouvertement sur ce drame reconnu comme un génocide par de nombreux pays. Mais pour les représentants du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), les condoléances de la Turquie aux descendants des Arméniens massacrés sous l'Empire ottoman ne sont qu'une "opération de communication" pour éviter d'avoir à reconnaître le génocide arménien.

"On ne présente pas des condoléances 99 ans ans après un génocide", a fait valoir M. Papazian, du CCAF , jugeant que "c'est une opération de communication, une opération de charme dans le seul but de rendre obsolète la reconnaissance du génocide arménien." Pour M. Papazian, le chef du gouvernement turc "montre un visage ouvert de séduction au monde entier, mais en réalité il est dans la tradition officielle de la Turquie : ça renforce son négationnisme." Cette "opération de communication" est "directement liée" à l'approche du 100e anniversaire du début des massacres, qui ont commencé le 24 avril 1915, a-t-il ajouté.

Comme d'autres pays, la France a reconnu en 2001 le génocide arménien. Plusieurs tentatives législatives, avortées, visant à réprimer la négation de ce génocide ont ensuite tendu les relations entre Paris et Ankara.

Jeudi, comme chaque 24 avril, des commémorations du génocide se sont déroulées dans la région parisienne. A Paris, une cérémonie avait lieu à la Mairie de Paris ce matin. A 18h00 : cérémonie de ravivage de la flamme sur la tombe du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe. 18h30 : rassemblement devant la statue du Père Komitas, prises de parole et manifestation vers la représentation de la turquie sur les Champs Elysées. Et enfin 19H allocution du Président de la République française

Les Arméniens de France et la diaspora arménienne en Ile-de-France

Comme c'est souvent le cas dans la diaspora arménienne, la plupart des Arméniens de France a immigré après le génocide arménien de 1915. Il y avait environ 600 000 Arméniens en France en 2011 (dont 400 000 nés en France) selon des estimations du Comité de défense de la cause arménienne (CDCA) et du Centre de recherches sur la diaspora arménienne (CRDA), mais le président du CRDA déclarait en même temps que "Tout recensement précis est impossible dans ce domaine". Hratch Varjabedian, directeur du Bureau français de la cause arménienne, parlait à la même époque de 400 000 électeurs français d'origine arménienne.

Selon l'INSEE, en 2008, il y avait en France métropolitaine 14.732 personnes nées en Arménie ainsi que 1.704 enfants de moins de 18 ans nés en France et d'origine arménienne.

La communauté est concentrée principalement à Marseille (principale ville de débarquement des Arméniens après le génocide), Lyon, Valence, mais aussi Paris et sa banlieue principalement  Alfortville (94), Clamart et Issy-les-Moulineaux (92).

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