D'une réflexion sur les "cadenas d'amour" à la difficile réforme de l'administration, en passant par la végétalisation des toits, la Ville de Paris a pour la première fois mis en ligne sur son site internet les "feuilles de route" 2014-2020 des membres de l'exécutif municipal.
"Il y avait eu de telles feuilles de route sous le mandat de (l'ancien maire) Bertrand Delanoë. Mais elles n'étaient pas publiques et étaient arrivées plus tardivement, à l'automne", commente auprès de l'AFP le premier adjoint de la maire de Paris socialiste Anne Hidalgo, Bruno Julliard (PS).
La publication de ces instructions répond à un souci de "transparence" et "engage un peu plus encore la maire et les adjoints", à l'heure où l'équation budgétaire de la Ville s'annonce complexe; il s'agit par ailleurs d'"aller très vite (...) pour (profiter) de la dynamique qui suit les élections municipales", et lancer sans attendre les réformes les plus sensibles, a-t-il expliqué.
Chaque feuille de route s'efforce ainsi de fixer des objectifs à "100 jours",à mi-mandat ou pour 2020.
"Les 100 premiers jours doivent être consacrés à réussir la première étape de la réforme de l'administration parisienne (...) Je vous remercie notamment d'accompagner la diminution de directions de la Ville", notifie par exemple Anne Hidalgo à son adjoint en charge des Ressources humaines, Emmanuel
Grégoire (PS).
L'adjoint en charge des Transports, Christophe Najdovski (EELV), devra créer "dans les 100 jours" 200 places de stationnement sur voirie dédiées à l'autopartage, tandis que M. Julliard (chargé de la culture) devra mettre sur pied pour l'hiver 2016 la première édition du nouveau festival musical "Paris Folies d'Hiver" (sur les Grands Boulevards).
Chargé de l'urbanisme, Jean-Louis Missika devra organiser "à la rentrée prochaine" une rencontre sur le thème de la végétalisation des bâtiments, avec dans la foulée le lancement d'un appel à projets, tandis que sa collègue chargée de l'Environnement, Célia Blauel (EELV), devra lancer "avant l'été (...) les études de faisabilité pour permettre la baignade dans le bassin de la Villette à mi-mandat et dans le lac Daumesnil".
Mme Blauel devra également participer à l'organisation au premier semestre 2015 d'une conférence des capitales et des grandes villes européennes sur le climat, en amont de la conférence Paris Climat 2015.
Impasse sur les JO
Une attention particulière est portée à la question des horaires d'ouverture des équipements municipaux et des transports publics: "extension" des horaires d'accès aux catacombes, ouverture le dimanche de "dix" bibliothèques de prêt dès 2017, élargissement des créneaux du soir pour 10 à 15 équipements sportifs dès septembre 2014, travail avec les acteurs concernés sur "des hypothèses d'extension des horaires du métro et de renforcement des Noctiliens".
Dans les grandes lignes, ces directives sont conformes au projet de campagne d'Anne Hidalgo, se contentant de préciser des échéances ou des objectifs. Apparaissent cependant ici et là quelques nouveautés, comme la création d'un "Conseil de la Nuit", qui se réunira une première fois "avant l'été 2014", ou la définition "d'ici la fin de l'année (des) modalités nécessaires à la mise en place d'une zone de basses émissions" (dont seront exclus les véhicules les plus polluants).
A contrario, certains sujets (problématiques ?) ne sont pas du tout mentionnés: ainsi des immeubles de grande hauteur et de la très décriée Tour Triangle, dans la feuille de route de M. Missika, ou de la question des urgences de l'Hôtel-Dieu, dans celle de l'adjoint à la Santé, Bernard Jomier (EELV).
La feuille de route de l'adjoint chargé des Sports et du Tourisme, Jean-François Martins (ex-MoDem) fait totalement l'impasse sur les Jeux Olympiques de 2024, maismentionne, au détour d'un paragraphe sur la sécurité des touristes, le projet d'Exposition Universelle de 2025. Bruno Julliard concède une "différence d'enthousiasme", même si la position de la Ville n'est "pas fermée" sur la question des JO.
Interrogée par l'AFP, l'opposition municipale a salué l'effort de "transparence" de la Ville, tout en promettant de juger "sur les actes".