Près d’une centaine de bars n’ouvriront pas leurs portes au public ce samedi 21 juin, jour de la 33 ème Fête de la Musique. Ils comptent ainsi faire réagir les autorités sur les fermetures administratives de plusieurs bars et terrasses de la capitale.
Dans une interview accordée au JDD, le maire de la nuit Clément Léon R a annoncé qu’il n’y aurait pas de groupes, de concerts en live, ni même de DJ set, dans une cinquantaine de bars ce samedi 21 juin : "C’est un sacrifice pour ces patrons, car c’est un soir de fête, très populaire, mais nous voulons être écoutés par la mairie, qui privilégie les associations de riverains. Les fermetures administratives sont de plus en plus nombreuses, les fermetures de terrasses aussi", affirme-t-il. Il entend protester contre les "agissements abusifs de la Préfecture de police de Paris, le manque de volonté politique de la mairie de Paris et les plaintes des associations de riverains », qui « menacent des centaines d’emplois et la convivalité de Paris la nuit".Rideau noir dans la rue Jean-Pierre Timbaud
Dans le 11e, le mouvement sera plus dur : l’association le Village Timbaud, créée il y a trois ans et qui réunit bars, restaurants, et commerces de cette rue animée, a lancé un appel à fermer les établissements, et à afficher un rideau noir, en signe de deuil. "Nous avons joué le jeu pendant deux ans : nous avons accepté des sondes mesurant le bruit au-dessus de nos cafés, nous avons acheté et accroché des oriflammes disant à nos clients de ne pas faire de bruit, nous avons payé des "chuteurs" chargés de faire baisser le ton quand des fumeurs discutent trop fort, nous avons créé une "hotline", un numéro de téléphone où signaler un tapage, nous avons investi (j’ai mis par exemple du quadruple vitrage dans un de mes établissements), et on a obtenu une baisse des nuisances. Et malgré ces efforts, nous avons tous été convoqués fin 2013 à la préfecture, et depuis, les contrôles pleuvent", raconte Selim Hammoumi, 28 ans, à la tête de trois bars, et président de l’association Village Timbaud.
Alors, pas de fête de la musique le 21 juin dans ces bars de nuit : "Car c’est une galère tout le reste de l’année", résume Selim Hammoumi. Il y aura donc du "bruit", des concerts dans la rue, des musiciens faisant un bœuf sur le trottoir, mais pas dans ces bars qui, paradoxalement, choisissent le silence pour se faire entendre.