Prison avec sursis au premier procès de la manifestation pro-palestinienne interdite à Paris

Trois peines de prison avec sursis et une relaxe ont été prononcées lundi soir par le tribunal correctionnel de Paris lors du premier procès en lien avec la manifestation pro-palestinienne interdite samedi dans la capitale, théâtre de violents débordements.

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La peine la plus lourde, 10 mois avec sursis, a été prononcée contre un ingénieur de 33 ans, reconnu coupable de rébellion et de participation à un attroupement malgré les sommations de se disperser. L'homme, un père de famille au casier judiciaire vierge, qui comparaissait vêtu d'une veste de costume beige, a été qualifié de "meneur" par le procureur de la République, qui avait requis six mois de prison ferme et un mandat de dépôt.
La chambre 23-2 du tribunal correctionnel a prononcé la non-inscription de sa condamnation au casier judiciaire.

Un autre homme, informaticien de 33 ans et père de trois enfants, a écopé de 4 mois de prison avec sursis pour les mêmes délits ainsi que celui de dissimulation de son visage lors de la manifestation. Il a également été condamné à verser 1.150 euros à un policier, blessé à la suite de son interpellation. Le procureur avait requis quatre mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, à son encontre.

Devant la chambre 23-1 du tribunal correctionnel, une femme de 31 ans résidant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a été condamnée à six mois de prison avec sursis et 105 heures de travaux d'intérêt général, notamment pour violences sur les forces de l'ordre, en l'occurrence un jet de bombe lacrymogène qui n'a pas blessé de policier.

Arrêté loin de Barbès

Lors de l'audience, cette femme sans emploi et déjà condamnée notamment pour violences, outrage et rébellion, a assuré n'avoir eu que le "réflexe" de lancer cette bombe le plus loin possible d'elle car la fumée l'asphyxiait. Une version étonnante aux yeux du président du tribunal, qui lui a demandé pourquoi elle n'avait pas tiré un coup de pied dans l'objet fumant plutôt que de le saisir dans ses mains.

"Je ne fais partie d'aucun réseau anti-France ou anti-juifs", mais malgré l'interdiction, cette manifestation "je voulais quand même y être pour soutenir la Palestine", a-t-elle expliqué dans le box, en débardeur rose, les cheveux noirs tirés en arrière et attachés en chignon.

Le procureur avait requis quatre mois ferme, estimant que la peine devait revêtir un "caractère d'exemplarité" et que le jugement allait "donner un signal ou pas de découragement" à ceux qui voudraient se rendre à d'autres manifestations éventuellement interdites.

Enfin, un prévenu, arrêté place de la Bastille alors que la manifestation avait lieu à Barbès, dans un autre quartier de la capitale, a été relaxé des faits de
rébellion. Le jeune homme de 26 ans, sans casier judiciaire, a assuré qu'il ne comptait même pas se rendre au rassemblement, affirmant avoir été arrêté simplement parce qu'il portait un keffieh. Il s'est même démarqué de la cause palestinienne à l'audience, expliquant se préoccuper davantage de la cause kurde.

Les quatre prévenus étaient jugés selon la procédure accélérée de la comparution immédiate. Sept autres personnes placées en garde à vue devaient être jugées mardi, toujours en comparution immédiate, pour des violences à l'encontre des forces de l'ordre lors de cette manifestation.
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