Une information judiciaire a été ouverte en juin après les plaintes d'un footballeur et d'un ancien entraîneur sur leurs conditions de travail au Qatar, où ils ont été retenus sans pouvoir regagner la France, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Dévoilée par le Parisien, l'information judiciaire a été ouverte le 19 juin contre X pour "escroquerie, recel d'escroquerie, faux, extorsion et soumission d'une personne vulnérable ou dépendante à des conditions de travail indigne", a précisé la même source.
Entraîneur de football, Stéphane Morello avait déposé plainte en avril notamment contre l'émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, en l'accusant d'avoir couvert une rupture abusive de contrat lorsqu'il était président du comité national olympique.
Il accusait deux clubs successifs d'avoir cessé de le payer et s'était vu interdire de quitter le pays. Dans un entretien au Parisien, il explique qu'ayant trouvé un poste au lycée français de Doha, il est resté vivre avec sa famille au Qatar malgré l'obtention de son visa de sortie.
De son côté, un footballeur, Zahir Belounis, avait affirmé avoir dû signer un licenciement antidaté à février 2013 et renoncer ainsi à son contrat qui courait jusqu'en 2015 pour obtenir son visa de sortie. Il était resté bloqué un an au Qatar et était rentré fin 2013 en France, où il avait porté plainte.
Le joueur avait été victime du système controversé de parrainage, dit Kafala, critiqué par les défenseurs des droits de l'Homme car un employé étranger ne peut quitter le pays qu'avec un visa de sortie nécessitant l'accord de l'employeur.
Le Qatar, qui doit organiser le Mondial de football en 2022, a annoncé en mai l'abolition prochaine de ce système de parrainage.
Une autre information judiciaire avait été ouverte à Paris en février à la suite d'une plainte similaire d'un entrepreneur français, Nasser Al-Awartany, a précisé la source judiciaire.