Un viol sur mineur exposé à la lumière à cause d'un ex-juré trop bavard

La Cour d'assises du Val-de-Marne juge à partir de lundi un homme accusé de viol sur mineur: un dossier longtemps resté anonyme jusqu'à ce qu'un juré ne brise le silence en dénonçant les conditions dans lesquelles avait été rendu le verdict.

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Bernard Lambert, 67 ans, est accusé d'avoir violé ou tenté de violer sa nièce par alliance à quatre reprises. Il est jugé pour la troisième fois devant une cour d'assises, et pour la deuxième fois en appel.

Les faits remontent à près de 25 ans, mais ce n'est qu'en 1999 que la nièce, alors âgée de 16 ans, se décide à dénoncer son oncle à la police. Elle raconte alors aux enquêteurs les agissements sexuels dont elle dit avoir été victime entre l'âge de 6 et 8 ans alors qu'elle passait souvent ses week-ends chez son oncle. Bernard Lambert nie les faits et se dit victime d'une machination familiale orchestrée, selon lui, afin de lui soutirer de l'argent.
 
Condamné en première instance en 2008 à huit ans de prison, il est jugé en appel en 2010 par la Cour d'assises de Seine-et-Marne. A l'issue de huit heures de délibéré, il écope de cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Cette affaire de viol sur mineure serait sans doute longtemps restée dans l'anonymat sans l'intervention de Thierry Allègre, un chef cuisinier d'une quarantaine d'années.

En 2010, il est désigné pour faire partie du jury lors du procès en appel. Comme ces milliers de Français tirés au sort pour juger leurs concitoyens, il est tenu au secret du délibéré. Mais quelques mois après le procès, tiraillé par sa conscience, il brise le silence, écrit une lettre restée sans réponse à la magistrature puis révèle à la presse les conditions dans lesquelles ont été rendues le verdict: il affirme que la présidente "essayait d'orienter le vote" des jurés.

Thierry Allègre dénonce le refus de la présidente d'accepter le vote blanc, une éventualité qui existe et qui bénéficie au mis en cause lors du décompte des voix. Si le vote blanc avait été accepté, Bernard Lambert aurait été acquitté, assure l'ancien juré. Pour avoir brisé le secret du délibéré, clef de voûte de la justice pénale, Thierry Allègre a été condamné à deux mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Meaux en novembre 2013.

Un temps prévu comme témoin de la défense, Thierry Allègre ne devrait finalement pas témoigner lors du procès à Créteil de Bernard Lambert, dont le verdict est attendu vendredi.

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