Le parquet de Paris a affirmé lundi qu'aucun acte d'enquête réalisé à la suite de l'enlèvement en Syrie de quatre journalistes français ne faisait état d'un projet d'attentat en France de Mehdi Nemmouche, démentant des informations parues dans Libération.
"Au stade actuel des investigations, aucun procès-verbal d'audition recueilli dans un cadre judiciaire ni aucun autre acte d'enquête réalisé à la suite de l'enlèvement et de la séquestration de Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ne fait état d'un projet d'attentat sur le territoire national, en particulier le jour du 14 juillet à Paris", indique le parquet dans un communiqué.
Dans son édition de lundi, le quotidien dit s'appuyer sur "plusieurs sources" ayant eu accès aux procès-verbaux d'audition des quatre journalistes qui ont été confrontés à Nemmouche entre juillet et décembre 2013 alors qu'ils étaient otages en Syrie. "L'objectif de Nemmouche était de commettre un attentat à Paris pendant le défilé du 14-Juillet", écrit Libération en citant l'une de ses sources, et en précisant que Nemmouche se serait vanté ainsi devant ses otages: "je vais faire cinq fois Merah au défilé du 14 Juillet".
Interrogé sur Europe 1 lundi matin, Didier François n'avait pas confirmé ces informations. De son côté, dans un communiqué à l'AFP, l'avocate de Nicolas Hénin, Marie-Laure Ingouf, affirme que son client "a appris avec consternation et incompréhension les informations de Libération" et qu'"il ignore leur origine". "Il s'agit d'éléments qui ne figurent pas dans son procès-verbal d'audition", a-t-elle ajouté, précisant que Nicolas Hénin "ne souhaite plus être sollicité par les médias".
En France, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris, en 2013, pour "enlèvement et séquestration en relation avec une entreprise terroriste" à la suite de l'enlèvement des quatre journalistes français en Syrie. Une autre l'a été après l'arrestation de Nemmouche pour "assassinat, tentative d'assassinat, détention et transport d'arme en lien avec une entreprise terroriste".
Nemmouche, 29 ans, est actuellement détenu en Belgique, où il a été inculpé, soupçonné de quatre assassinats commis le 24 mai au nom du jihad dans le Musée juif de Bruxelles. Arrêté en possession d'armes, d'un "drap" marqué d'un sigle Etat islamique (EI) et d'un film évoquant la tuerie du musée juif lors d'un contrôle de routine à Marseille le 30 mai, ce Français d'origine algérienne, parti faire le jihad en Syrie au sein de l'EI, avait été remis fin juillet à la justice belge par la France.