Morgane était cachée au Foyer des Jeunes Travailleurs de Coutances : "Personne ne l'a vue"

"Si nous avions vu quelque chose, nous aurions appelé les services de police", assure la directrice du FJT de Coutances (Manche) où l'adolescente disparue le 25 novembre dans les Côtes-d'Armor a été retrouvée le 10 décembre. Morgane Rivoal était "hébergée" par un jeune résident âgé de 21 ans qui vient d'être mis en examen pour "viol" et "soustraction de mineure".

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"Il est de règle de chercher un bouc émissaire, c'est humain", observe le maire de Coutances avec fatalisme. Après la découverte de Morgane dans une chambre du Foyer des Jeunes Travailleurs du quartier Claire-Fontaine, Jean-Dominique Bourdin a tenu à faire quelques mises au point sur le fonctionnement de l'établissement lors d'une conférence de presse ce jeudi 12 décembre.

Selon le procureur de la République de Saint-Brieuc, le suspect serait allé le 25 novembre à Pabu dans les Côtes d'Armor afin de récupérer l'adolescente avec qui il avait échangé sur Snapshat. Ils se seraient ensuite directement rendus au Foyer des Jeunes Travailleurs où il résidait. 

"Ils se savaient recherchés"

Comment une jeune fille âgée de seulement 13 ans a-t-elle pu passer inaperçue au sein de l'établissement ? La question s'est immédiatement posée le 10 décembre quand les gendarmes de la section de recherches de Rennes sont intervenus à Coutances.

"Si nous avions vu quelque chose, nous aurions appelé les services de police", assure Lucie Février, la directrice du FJT. "Nous avons organisé une réunion avec les résidents, aucun jeune ne l'a vue. Ils se savaient recherchés. Ils ont fait en sorte de ne pas être vus", ajoute le maire de Coutances.

Lors de la conférence de presse tenue à Saint-Brieuc le 11 décembre, le procureur de la République a indiqué que le suspect interpellé à Coutances "devait comparaître ce mercredi matin devant le tribunal correctionnel de Beauvais" pour "soustraction de mineure" sur une adolescente de 14 ans de l'Oise en avril 2024.

Une présence humaine 24h/24

Le maire de Coutances se défend de toute négligence. "Il y a un protocole d'admission. Il y a des choses qu'on ne peut pas demander et on s'en tient au cadre légal". La directrice ajoute : "On est au cœur de l'insertion. On étudie la demande du jeune et son projet professionnel. On demande une pièce d'identité et un contrat de travail."

"Le Foyer des Jeunes Travailleurs n'est pas un lieu fermé. Ce n'est pas une maison de correction ni une prison", précise Jean-Dominique Bourdin. "C'est un lieu de vie qui a pour mission d'offrir un hébergement aux jeunes travailleurs". L'établissement qui appartient à la Ville est en pleine rénovation. Il compte 58 chambres individuelles et 22 studios.  

La directrice précise que chaque résident est tenu de respecter un règlement intérieur qui est lu lors de son admission. Le jeune suspect originaire de Rennes était venu s'installer à Coutances pour travailler dans un magasin. Comment a-t-il pu faire entrer la jeune adolescente dans sa chambre ? 

La ville de Coutances assure que toutes les règles ont été respectées. Les résidents "ont le droit d'aller et de venir mais quand ils veulent recevoir quelqu'un, notamment pour dormir, c'est soumis à autorisation", explique Lucie Février qui souligne qu'une présence constante est assurée à l'accueil de 8h à 21h. "La nuit, il faut appeler le veilleur pour rentrer".

"On ne va pas mettre un vigile derrière chaque porte"

Le maire ajoute : "nous avons un veilleur de jour pendant les week-ends et un veilleur chaque nuit. Il y a donc une présence 365 jours par an, 24h sur 24. Ce n'est sans doute pas le cas dans tous les FJT", insiste Jean-Dominique Bourdin.

Après "les événements récents", la mairie réfléchit à la manière d'améliorer la sécurité des résidents et des agents. L'installation d'une vidéosurveillance est à l'étude, mais, tranche la directrice, "c'est un lieu de vie et c'est ce qu'il faut retenir. Il n'est surtout pas question de mettre un vigile devant chaque porte".

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