Le maire UDI de Bobigny, Stéphane de Paoli, épinglé par l'hebdomadaire Marianne pour avoir cumulé, depuis les municipales, allocations de Pôle Emploi et indemnités d'élu, a annoncé samedi qu'il avait depuis renoncé à toucher son chômage.
M. de Paoli a décidé "dès le mois de septembre (...) de ne pas renouveler son inscription à Pôle Emploi", affirme-t-il dans un communiqué. Le maire du chef-lieu de Seine-Saint-Denis, qui touche 4.500 euros par mois d'indemnités d'élu, "ne figure donc plus sur les listes des demandeurs d'emploi sollicitant une indemnisation", ajoute-t-il.
Il touchait jusqu'alors 1.581 euros par mois d'allocations chômage, selon le cabinet du maire. Marianne évoquait 1.851 euros mensuels, par erreur, selon cette source.
L'élu, un ancien conducteur de travaux dans le BTP, affirme avoir été "licencié" de son emploi précédent au début de la campagne électorale. Ce licenciement était "sans lien avec la politique", selon son cabinet, qui n'était toutefois pas en mesure d'en préciser le motif exact. Il lui a ouvert des droits aux allocations chômage.
Le cumul d'indemnités versées par l'assurance-chômage et de celles versées aux élus locaux n'est par interdit. Mais comme tout chômeur, un maire peut être radié des listes de Pôle Emploi s'il ne fait pas "d'actes positifs et répétés en vue de retrouver" un travail.
M. de Paoli explique de son côté avoir "consacré l'essentiel de son temps" jusqu'à l'élection municipale de mars dans cette commune de près de 50.000 habitants "à son engagement citoyen", puis, après avoir été élu, "à la mise en place des nouvelles équipes et à la prise de connaissance de tous les dossiers (...) remettant à l'été la réflexion sur son avenir professionnel".
Au mois de juillet, une première affaire avait déjà secoué l'équipe municipale, lorsque l'adjointe au maire chargée de la petite enfance avait porté plainte, assurant avoir été séquestrée dans un bureau et menacée de mort par quatre membres de l'équipe de M. De Paoli.
La mairie, dont les dirigeants étaient qualifiés de "petits caïds" par Marianne, avait décidé de porter plainte contre le journal pour diffamation.
M. de Paoli, candidat adoubé par l'UDI et son patron dans le département Jean-Christophe Lagarde, avait créé la surprise aux municipales dans ce bastion communiste depuis 1920. La fin de campagne avait été marquée par un climat tendu entre ses partisans et les militants communistes, sur fond d'accusations de clientélisme et d'instrumentalisation du vote dans les cités.