Sept personnes ont été mises en examen jeudi soir dans l'affaire du cercle de jeux parisien Cadet, dont son dirigeant qui a été placé en détention provisoire avec un autre suspect.
Un mois après une opération policière visant le cercle de l'Aviation club de France, qui fait l'objet d'une autre enquête, le cercle Cadet, situé dans la rue éponyme du centre de Paris (9e arrondissement), a fait l'objet d'une perquisition mardi par des enquêteurs des Courses et jeux de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Quatorze personnes avaient été placées en garde à vue, dont sept ont été présentées au juge d'instruction jeudi. Parmi elles, le dirigeant du cercle, Serge Kasparian, a été mis en examen pour abus de confiance, blanchiment en bande organisée, association de malfaiteurs, travail dissimulé et abus de biens sociaux, a précisé la source judiciaire. Il a été placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention avec un complice présumé, qui a été mis en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs. L'enquête porte notamment sur des soupçons de détournements de fonds du cercle.
Parmi les personnes mises en examen et placées sous contrôle judiciaire figure un ancien commissaire de police. Selon des sources proches de l'enquête, les policiers soupçonnent le dirigeant du cercle, qui possède des brasseries dans la capitale et à Aix-en-Provence, d'avoir blanchi de l'argent et effectué des "montages financiers audacieux" entre le Cadet et ses restaurants. Il aurait notamment investi dans l'immobilier au Maroc, ont dit les mêmes sources.
Soumis à une législation souple et ancienne, les cercles de jeux ont été secoués ces dernières années par plusieurs affaires retentissantes, comme celle du cercle Wagram qui avait mis en lumière l'implication du banditisme corse dans cet établissement Ces affaires pourraient précipiter la publication d'un décret gouvernemental qui réformera "en profondeur" le statut des cercles sur le modèle des casinos.
Dans le dossier de l'Aviation club de France, l'un des plus importants cercles, situé sur les Champs-Elysées, son directeur des jeux Marcel Francisci, figure de l'UMP en Corse-du-sud, a été mis en examen, ainsi que trois autres personnes, pou "travail dissimulé" et "abus de confiance". Les avocats du cercle et de M. Francisci dénoncent une volonté du gouvernement d'en profiter pour parvenir à sa fermeture définitive.