Les habitants de l'Ile-de-France sont inquiets pour la qualité de l'air qu'ils respirent. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir consulté un médecin sur ce sujet. Une enquête de l'IFOP commandée par AirParif passe en revue les inquiétudes qui préoccupent les Franciliens
83% des habitants d'Ile-de-France y trouvent l'air de mauvaise qualité, un chiffre en augmentation de dix-huit points en six ans. Leur inquiétude porte d'abord sur les gaz d'échappement, jugés "préoccupants" pour 91% des personnes interrogées, suivis des rejets gazeux des usines (88%), ou encore l'utilisation des pesticides (87%).
Cette enquête*, qui révèle les nombreuses inquiétudes des Franciliens concernant les impacts de cette mauvaise qualité de l'air sur leur santé, montre aussi quelques décalages entre la réalité, certes parfois préoccupante, et des perceptions individuelles qui sont souvent plus pessimistes et plus sévères.
AirParif indique ainsi que « ce sondage reflète des perceptions qui ne sont pas toujours en adéquation avec la réalité. Bien que toujours préoccupante, avec environ 3 millions de Franciliens toujours exposés à un air qui ne respecte pas la règlementation, niveaux annuels autorisés de dioxyde d'azote et de particules régulièrement dépassés, en 10 ans, la situation s'est néanmoins nettement améliorée ».
Pour autant, les habitants d'Ile-de-France sont 64% à penser que la situation s'est dégradée. Et les plus sévères vivent dans les Hauts-de-Seine où ils sont 94% à trouver mauvais l'air qu'ils respirent, contre 74% dans le Val-d'Oise. Et quand on leur demande où ils pensent être le plus exposé aux polluants, ils répondent en premier "dans la rue" à 60%, suivi de la voiture pour 11% d'entre eux.
Quant aux mesures et solutions mises en place par les pouvoirs public, les Franciliens, là encore, en ont une perception très personnelle. « Les actions jugées les plus efficaces sont également celles qui ont le moins de conséquences sur leur mobilité », souligne Airparif. Ainsi, la gratuité des transports en commun est jugée plutôt efficace par 75% des personnes interrogées, suivie du contournement routier de l'agglomération par les poids lourds (68%), ou encore la gratuité du stationnement (60%). En revanche, les habitants d'Ile-de-France sont très partagés, (46% approuvent, 46% désapprouvent) voire dubitatifs sur la mise en place de jours de circulation automobile alternée (qui pénalise davantage le quotidien de beaucoup) !
*Sondage a été réalisé sur un échantillon de 501 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 15 ans et plus, interrogées par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 14 octobre 2014.