Quelques centaines de fonctionnaires se sont rassemblés mardi à proximité de l'Assemblée nationale à Paris pour interpeller les parlementaires sur leurs salaires, une mobilisation a minima pas pour autant vécue comme un échec par les organisateurs.
Le mouvement, à l'appel de la CGT, FA-FP (Autonomes), FSU et Solidaires, intervient à moins d'un mois des prochaines élections professionnelles à laquelle sont appelés à participer les quelque 5 millions d'agents, le 4 décembre. Il visait principalement à dénoncer le gel de leurs salaires, le point d'indice qui sert à les calculer étant bloqué depuis 2010. Mais le rassemblement parisien n'a pas drainé les foules.
A 14h, Baptiste Talbot, secrétaire général de la Fédération CGT des services publics recensait "environ 500" participants devant l'Assemblée qui devait voter l'ensemble du projet de budget 2015 dans l'après-midi.
D'autres initiatives étaient prévues localement. Interrogé sur la faiblesse de cette mobilisation, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, venu brièvement se joindre au mouvement, a répondu: "C'est difficile de mobiliser dans la période, parce qu'il y a de la déception et on ne passe pas forcément de la déception à l'action". Pour autant, "la CGT n'est pas affaiblie", a-t-il assuré, faisant valoir "des adhésions nouvelles - plus cette année que l'année précédente" - pour la première force syndicale du pays.
Pour le numéro un de la CGT, cette journée de mobilisation "vise à dénoncer la politique gouvernementale en matière de rémunération des fonctionnaires" qui "n'acceptent pas le gel du point d'indice", a-t-il ajouté. "Tout ceux qui ont voté à gauche pour un changement politique majeur dans ce pays sont aujourd'hui déçus. Ça se voit dans les urnes, et ça se verra aussi dans les rues", a-t-il prévenu.
"Nous serions en échec si nous avions dit que nous organisions une grande journée de grève et d'action dans la fonction publique" alors que là, "c'est une journée d'interpellation des élus sur tout le territoire", s'est défendue de son côté Bernadette Groison (FSU). "C'est un coup de semonce par rapport au gouvernement, puisque le débat parlementaire tourne autour du budget" et que la "politique budgétaire est totalement inacceptable", a souligné Denis Turbet-Delof (Solidaires), pour lequel "le personnel est de plus en plus écoeuré, inquiet, désabusé".