Les tarifs sociaux dans les transports en Ile-de-France ainsi que les abonnements préférentiels pour les scolaires et les étudiants devraient être reconduits vendredi pour la période 2015-2017, a annoncé mardi Pierre Serne, vice-président EELV en charge des transports.
Ces tarifs avantageux bénéficient à environ 1,5 million d'usagers: 660.000 pour les tarifs sociaux, destinés aux plus précaires, et 825.000 jeunes titulaires de la carte Imagine R. Ils font l'objet de deux conventions triennales distinctes de financement entre la Région et le Stif qui arrivent à échéance et doivent être reconduites, pour des montants respectifs de 84 millions d'euros et 56 millions, lors de la séance plénière du Conseil régional vendredi.
Dans le détail des 660.000 bénéficiaires des tarifs spéciaux, soit 13% du trafic dans les transports franciliens, environ 50% d'entre eux bénéficient du forfait gratuité en tant qu'allocataires du RSA ou chômeurs bénéficiant à la fois de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) et de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS), explique la Région.
Les 50% restant bénéficient d'une réduction de solidarité de 50 à 75% ouverte aux bénéficiaires de la CMU-C, de l'Aide Médicale d'Etat (AME, environ 110.000 personnes) et aux allocataires de l'ASS. La mise en place de tarifs sociaux et spécifiquement d'une réduction d'au moins 50% est une obligation imposée par la loi depuis 2004. La Région Ile-de-France a fait le choix d'aller au-delà de la loi. Si la plupart de ces tarifs ne sont pas contestés, celui bénéficiant aux étrangers en situation irrégulière bénéficiant de l'AME fait l'objet d'une polémique avec l'UMP.
Chef de file de l'opposition, Valérie Pécresse y voit "une prime à l'illégalité" et "un manque à gagner d'environ 70 millions d'euros" pour le Stif. Rappelant qu'elle est "favorable à l'AME pour des raisons sanitaires et humanitaires", Mme Pécresse n'en dénonce pas moins cette "fausse générosité" envers des personnes qui ne seraient pas enclines à frauder même si elles devaient payer leurs titres de transport au prix normal.
Pierre Serne (EELV) a dénoncé cette "polémique visant à monter des usagers contre les autres" et a défendu en bloc l'ensemble des tarifs sociaux parlant d'un "bouclier social".