Najat Vallaud-Belkacem a promis mercredi une "mobilisation en trois ans" pour la Seine-Saint-Denis, département défavorisé qui n'arrive pas à attirer suffisamment de professeurs, avec un concours supplémentaire et une formation des contractuels. Elle y promet la création de 500 postes d'enseignants.
La ministre de l'Education nationale devait détailler ces mesures lors d'un déplacement mercredi dans une école de Bondy, accompagnée par le président socialiste de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. "Je vais en Seine-Saint-Denis pour annoncer que nous avons décidé de prendre le sujet à bras le corps", a déclaré la ministre sur France Info, rappelant que dans ce département qui compte 2.000 élèves supplémentaires chaque année, la précédente majorité avait supprimé des postes d'enseignants.
Selon la ministre, depuis l'arrivée de la gauche, 300 postes ont été crées et 500 le seront d'ici 2017 pour le primaire dans le département. Pour la ministre, "l'ouverture des postes" n'est pas le seul problème. Se pose également la question du recrutement des "contractuels", moins formés, "avec des parents ensuite qui sont légitimement pas contents d'avoir des gens qui ont moins d'expérience (...) dans les salles de classe", a-t-elle concédé.
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Elle a promis "une véritable mobilisation sur trois ans, dans laquelle y compris on remet en cause des règles ( ...) immuables, par exemple l'idée qu'il y ait un seul concours à une seule date dans toutes les académies". Il y aura ainsi "un concours supplémentaire pour permettre à davantage de candidats de rejoindre la Seine-Saint-Denis, avec un accompagnement des contractuels qui sont là-bas pour les former, en faire des enseignants à proprement parler, valoriser les acquis d'expérience".Avec 500 places, le concours exceptionnel pour Créteil vise à attirer des candidats qui auraient le niveau mais n'auraient pas réussi le concours dans d'autres académies plus recherchées comme Bordeaux ou Toulouse, selon le ministère. Dans l'Ecole supérieure du professorat et de l'éducation (Espé) de Créteil, il sera aussi proposé aux étudiants d'étudier en alternance (autrement dit enseigner à temps partiel) dès la première année de Master, avec une rémunération équivalente au Smic.
"La ministre va répondre à l'une des attentes: des mesures pour améliorer les recrutements", a réagi Rachel Schneider du SNUipp-FSU 93, premier syndicat du primaire. "Mais quid du soutien aux enseignants (mesures salariales, points pour la retraite, mobilité...) ?", a-t-elle regretté.