Porte de Vincennes : ce que l’on sait après l’assaut ?

La traque des auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo s'est achevée dans le sang vendredi. Le terroriste Amedy Coulibaly a été tué ainsi que quatre de ses otages du supermarché casher de la capitale. Mais que sait-on après l’assaut ?

Vendredi en fin d’après-midi, l’assaut été donné simultanément à Dammartin-en-Goële, où les frères Kouachi responsables de l’attentat à Charlie Hebdo étaient retranchés, et à Porte de Vincennes, où un troisième terroriste également responsable de la fusillade à Montrouge retenait des otages dans un supermarché casher.

Ces deux opérations, menées par les forces spéciales du Raid et du GIGN, se sont conclues par la mort des trois terroristes. Quatre otages du supermarché de la Porte de Vincennes sont tout de même retrouvés morts, abattus dès le début de la prise d’otages par Amedy Coulibaly.

Après l’assaut, des questions persistent. Les services de police ont, depuis, révélés de nombreux éléments sur l’assaut et les liens existants entre les deux frères et Coulibaly.

  • Amedy Coulibaly avait contacté BFM TV avant d'être tué
Peu après 15h, la rédaction de BFM TV a été contactée par Amedy Coulibaly. Il est alors en train de mener la prise d'otages dans le supermarché casher de la Porte de Vincennes, à Paris.

Il se revendique alors de l'État islamique, alors que les frères Kouachi affirment avoir été envoyés par Al-Qaïda au Yemen, et explique s'être accordé avec les frères Kouachi pour mener les attaques simultanément. "On s'est synchronisés pour faire les opérations [...] Quand ils ont commencé Charlie Hebdo, j'ai commencé à faire les policiers", affirme-t-il.

Amedy Coulibaly a parlé à BFMTV par rtl-fr
  • Il a justifié son action devant les otages
Le jihadiste a justifié son action devant les personnes qu'il retenait en otages dans le supermarché demandant notamment de "laisser les musulmans tranquilles", dans une conversation enregistrée et diffusée samedi sur RTL. RTL a obtenu cet enregistrement en appelant le supermarché "Hyper Cacher". Coulibaly a décroché le combiné mais n'a pas répondu. Il l'a ensuite mal raccroché, permettant à RTL d'entendre sa conversation avec les otages.

L'homme armé explique alors dans un style décousu et parfois nébuleux aux otages les raisons de son action. Il cite notamment l'action militaire française au Mali, les bombardements occidentaux en Syrie et dénonce l'apathie de la population qui paie ses "taxes" et est donc "d'accord" avec le gouvernement. "Laissez les musulmans tranquilles", dit-il alors à l'un des otages, ajoutant que "chez nous, c'est la loi du Talion".

  • Il avait des explosifs
Amedy Coulibaly avait des explosifs "dans un ou plusieurs sacs" qu'il avait apportés dans l'épicerie casher de l'Est parisien lors de la fusillade mortelle, mais il ne s'en est pas servi, raconte une source proche du dossier. D’après cette source, "Il [en] avait pas mal avec lui" et avait également tenté de piéger une des portes du magasin, "mais il n'avait pas relié les explosifs".

  • Il a contacté des proches pour leur demander d'attaquer des cibles
Le preneur d'otages du supermarché a appelé des proches pour leur demander d'attaquer des cibles avant d'être tué dans l'assaut des forces de l'ordre, a-t-on appris de source sécuritaire. "Il a demandé à ses potes d'aller attaquer différentes cibles, et notamment des commissariats de banlieue parisienne", a assuré cette source.

  • Cinq personnes sont toujours en garde à vue
Cinq personnes au total restaient vendredi soir en garde à vue après les attaques jihadistes à Paris et en Seine-et-Marne, a annoncé le procureur de Paris, François Molins.

Depuis le début de l'enquête, seize mesures de prolongation de gardes à vue avaient été prises pour les différents protagonistes entendus, a indiqué le procureur, qui a salué "l'importance exceptionnelle" du travail des enquêteurs ayant permis d'identifier rapidement les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo mercredi.

  • La compagne de Coulibaly toujours en fuite
La compagne du preneur d'otage, Hayat Boumediene, est "toujours recherchée" dans l'enquête sur la fusillade mortelle de jeudi matin à Montrouge (Hauts-de-Seine) dont il est également responsable. "Elle ne figure pas parmi les personnes décédées ou blessées" lors de la prise d'otages et de l'assaut", a expliqué une source proche du dossier.

De plus, des liens "constants et soutenus" (près de 500 appels en 2014) existaient au travers de leurs compagnes entre Chérif Kouachi, l'un des auteurs de l'attaque de Charlie Hebdo, et Amédy Coulibaly, a indiqué vendredi soir le procureur de Paris. L'épouse de Chérif Kouachi,
Izzana Hamyd, est depuis mercredi en garde à vue.
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