Najat Vallaud-Belkacem rencontre, lundi 12 janvier, la communauté éducative pour "préparer une mobilisation renforcée de l'école pour les valeurs de la République".
Najat Vallaud-Belkacem a consulté lundi matin les syndicats de l'éducation et les fédérations de parents sur les valeurs de la République, après les attentats qui ont endeuillé la France la semaine dernière.
Les syndicats (FSU, Unsa, Sgen-CFDT, Snalc) ont exprimé les besoins d'accompagnement des personnels mais aussi de formation continue, tandis que les parents d'élèves (FCPE, Peep, Apel) ont dit leur volonté d'être associés ou de donner des espaces de parole aux élèves, ont expliqué les différents acteurs au ministère. La ministre de l'Éducation nationale, qui veut promouvoir une "grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République", recevra dans l'après-midi les organisations lycéennes, étudiantes, et les syndicats de l'enseignement supérieur. Dès mercredi soir, elle avait invité les enseignants à répondre favorablement aux demandes d'expression dans les classes.
"Les événements de ces derniers jours ont amené beaucoup d'interrogations dans les écoles", a indiqué Laurent Escure de l'Unsa Education, évoquant des incidents "heureusement très minoritaires au moment de la minute de silence", moins nombreux que lors de l'affaire Merah. "Le pire, c'est quand les élèves s'enferment dans un silence, qu'ils pensent que l'école, les valeurs de la République ne sont pas faites pour eux. C'est dramatique parce qu'on ne repère pas ces élèves qui sont peut-être en fragilité et qui peuvent par la suite se faire manipuler, embrigader. Il est essentiel qu'on libère cette parole".
Dans beaucoup d'endroits, "les choses se passent très bien, il ne faut pas envoyer l'idée d'une école à la dérive", a souligné Bernadette Groison de la FSU. Pour elle, "il faut aider les personnels à trouver les mots". Elle a salué la mise en ligne réactive par le ministère de ressources pédagogiques, mais cela ne suffira pas a-t-elle estimé, demandant de la formation continue. "Tout le monde s'est senti démuni face à la cruauté de l'attentat", a indiqué Frédéric Sève du Sgen-CFDT, pour qui "il n'y a pas de ressource (pédagogique) magique".
Pour Sébastien Sihr du SNUipp-FSU, la refonte de l'éducation prioritaire à la rentrée 2015 ne devra pas être "un plan à l'eau tiède", il faudra faire "un vrai travail sur la mixité sociale". L'école n"'est pas responsable de ce qui s'est passé", a estimé François Portzer, président du Snalc, dont un des adhérents a enseigné aux frères Kouachi, décrits comme des élèves dynamiques et volontaires.