Rencontrés dans les allées du Salon International de l'Agriculture 2015, des agriculteurs s'expriment sur l'essor du bio
Un retour aux racines ?
Situé dans le département de la Manche, le lycée agricole de Coutances est le lycée "Métiers Nature" référent de la région Basse-Normandie pour l'enseignement de l'agriculture biologique. Alors forcément, pour les élèves rencontrés, le bio ça leur parle !Même s'ils ne sont pas "militants de la cause", ces futurs agriculteurs sont pragmatiques : ils affirment qu'avec la bio on arrive à avoir la confiance des gens de la ville, alors qu'avant, en industriel, ce n'était pas toujours le cas".
Lucides, ils expliquent aussi que l'on ne pourra pas passer toutes les exploitations en bio. La faute au rendement, mais au aussi aux prix élevés. Quant à l'utilisation des antibiotiques et des produits chimiques, il y a consensus : leur usage est à éviter.Une question de bon sens. Comme avant guerre, comme à l'époque qui a précédé l'agriculture productiviste des trente glorieuses…
"Le bio a toute sa place"
Le sujet du bio ne laisse personne indifférent. Mais est beaucoup moins polémique qu'il y a dix ans. Preuve que l'agriculture biologique n'est plus marginale et a acquis sa place, aux côtés de l'agriculture traditionnelle, appelée aussi raisonnée ou conventionnelle. Si un éleveur (d'un certain âge) considère que "le bio est un retour en arrière", les autres témoignages sont dans leur ensemble plutôt positifs. Même chez les éleveurs de porcs Label Rouge de l'Ouest, qui précisent (avec finesse) que le bio nécessite beaucoup d'importation de céréales…Autre signe des temps : la communication institutionnelle du département de la Drôme qui met en avant "le bio" en grandes lettres sur son stand.
Plus loin, dans un autre pavillon du salon, une jeune femme, future agricultrice, en formation dans le Nord, résume le choix du bio en une phrase :
Les gens veulent de la qualité.
Alors il faut savoir ce qu'on veut : soit on veut faire beaucoup bof, soit on fait un petit peu de parfait"