Trente ans d’agriculture et une reconversion en bio

De plus en plus d’aides et moins de revenus propres, voilà ce qui a poussé Philippe Coutant à convertir son élevage de vaches laitières en biologique, après dix ans de pratiques conventionnelles. Rencontre au Salon de l’Agriculture 2015.

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Une autonomie quasi-totale pour l'exploitation

Philippe Coutant est paysan dans le nord du département des Deux-Sèvres où il partage avec son frère 50 hectares d’exploitation. Leur troupeau de vaches laitières, Montbéliardes et Prim’Holstein, se rend désormais à la pâture presque toute l'année : de mars à décembre. Elles ruminent l’herbe des prairies du domaine, et mangent les céréales produites sur place. L’exploitation des frères Coutant tourne en autonomie quasi-totale.

Un gain social : cinq à six semaines de congés au niveau de l'exploitation

Même avec des vacances l’exploitation dégage des revenus. Philippe en profite pour venir au Salon : 3 jours sur le stand de la Confédération Paysanne. Il est son représentant en Poitou-Charentes.

Vingt ans d'agriculture conventionnelle, une reconversion et dix ans de bio

Après trois ans de culture sans intrants chimiques, la reconversion est réussie. Depuis, c'est l'organisme de certification ECOCERT qui pratique des contrôles drastiques.

les contrôles sont stricts, on est à la merci des pollutions par les voisins...


on a reçu des aides au changement de système et puis une aide d'accompagnement...

 

Et les vaches, ça leur plaît la vie en bio ?

En homme passionné, Philippe est intarrissable et les mots se bousculent : il n'est pas avare de partage et riche d'idées.

Création de nouveaux réseaux et recherche de pérennité

L’exploitation a choisi d’arrêter la livraison en coopérative pour intégrer Biolait, un GIE (groupement d’Intérêt Economique). Le pouvoir de Biolait c’est de représenter 50% du volume de lait bio en France. Des contrats sont passés avec des supermarchés : une garantie de prix sur trois ans avec Super U : 450€ la tonne sortie de ferme, contre 250 à 300€ pour les collègues en conventionnel.
De quoi briguer les marchés internationaux que Philippe est prêt à "inonder" de lait bio !

Un contact permanent avec le monde agricole, et les collectivités

Un tel équilibre forcément, c’est attirant et heureusement, Philippe veut partager ses pratiques innovantes.
Il consacre une grande partie du temps à la représentation, aux débats dans le milieu agricole. De plus, il est en lien avec les collectivités. Avec Angoulême et La Rochelle, ils repensent les ceintures vertes autour des villes, ils s'organisent pour que les collectivités s’approvisionnent sur des plateformes locales de produits locaux.

Le problème de la transmission

Une crainte : la disparition de l’élevage et une campagne uniquement végétale. Pour Philippe Coutant, à partir du moment où sur un territoire l’élevage disparaît, il revient très rarement.
Alors comment garantir la pérennité d’une agriculture bien inscrite dans l’éco-système ?
Comment se montrer accueillant pour la prochaine génération ?
Avec une moyenne d’âge de plus de 50 ans pour la moitié des agriculteurs, il faut attirer les futurs paysans, car la transmission familiale diminue.

Une réponse culturelle et politique

Selon Philippe, une multitude de choses se met en place dans le monde rural et il faut développer certaines pratiques. Au sein de l'association Terre de lien par exemple, réseau qui cherche à attirer de nouveaux exploitants agricoles, loin de l'image des ruraux parfois véhiculée en période électorale et qui le fait tiquer.

Je n’ai pas trop apprécié la façon dont on a traité le monde rural pendant la visite de Marine le Pen. Dire qu’il se referme sur lui-même, non ce n’est pas vrai...





"En ce moment, la réponse qu’on peut faire à Marine le Pen et au Front National, pour moi elle est claire :
il y a une multitude de corps intermédiaires que sont les syndicats et des associations de citoyens qui font un travail exceptionnel de formation populaire. Il faut leur donner des moyens parce qu’ils crèent du lien avec plus de culture et de formation, et à partir du moment où on peut recréer du lien sur une zone rurale, c’est un milieu qui ne se referme pas sur lui-même, et qui ne laissera pas la place à des discours racistes ou xénophobes."


La vision d'un futur agréable qui se dessine, il l'a Philippe et il œuvre pour.
En revanche, si l'on change de politique, pour lui on risque la catastrophe.

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