En Ile-de-France, la droite ne devrait finalement pas parvenir à réaliser le "grand chelem" qu'elle espérait un peu, même si la Seine-et-Marne mais aussi probablement l'Essonne devraient basculer. Dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, la gauche résiste.
La vraie surprise de l'Ile-de-France serait-elle, finalement, que la gauche a mieux résisté que prévu ?
Au fond d'elle même, la droite espérait faire un "grand chelem". A l'évidence, cet espoir sera déçu. C'est sans doute le Val-de-Marne qui est le principal artisan de cette résistance. Dans ce presque dernier (avec l'Allier) bastion du Parti Communiste, le PCF vire en tête dans 11 des 25 cantons du département. Hormis une déception à Villejuif (remporté aux municipales par la droite) où il arrive seulement second, le PC et son allié dans le Front de gauche tiennent le choc et devraient conserver le département.
L'autre département d'Ile-de-France qui devrait rester à gauche, c'est la Seine-Saint-Denis. A gauche depuis toujours, le département devrait, de justesse, le rester. La droite est purement et simplement éliminée dans 7 cantons sur les 21 du département. Le PS vire en tête dans 10 cantons, le PCF dans 3 et dans 6 cantons, seuls le PS, EELV, ou le Front de Gauche sont qualifiés. Stéphane Troussel, le président sortant peut donc respirer : dimanche prochain devrait confirmer la situation.
En revanche, la situation est plus compliquée en Essonne où le PS est dans une situation quasiment désespérée. Même si son score sur le département peut sembler honorable en totalisation (31,83% contre 35,9% pour l'UMP-UDI-DVD), la totalisation des voix de droite si l'on y ajoute le Front national dépasse les 58%. Le département du premier ministre aura, dans ces conditions, beaucoup de mal à rester à gauche, et il est plus probable que ce territoire de gauche bascule dimanche dans le giron de la droite.##fr3r_https_disabled##
En Seine-et-Marne, dès hier soir 22 heures, chacun savait que le département changeait de couleur au bénéfice de l'UMP-UDI.
Sans surprise, les Hauts-de-Seine restent fief de droite et s'offre le luxe de réélire le président du Conseil général Patrick Devedjian dès le premier tour. De même les Yvelines ne changeront pas de majorité.
Le Val-d'Oise restera à droite plus que jamais. Mais de tous les départements d'Ile-de-France, c'est sans doute dans le Val-d'Oise que le phénomène de ces élections départementales est le plus significatif, le plus visible : les scores très élevés partout, du Front National. On s'y attendait en Seine-et-Marne, où son implantation est entamée depuis plusieurs années et plusieurs scrutins. Elle se confirme en effet en Seine-et-Marne. Mais les résultats atteints par le FN en Val-d'Oise ne laissent aucun doute sur la force de la poussée Front National. Le Front y est présent au second tour dans 16 cantons sur 21. Et dans 12 de ces 16 cantons, il a éliminé le PS.
Jusqu'à ce scrutin, même les cadres du Front National expliquaient que l'Ile-de-France constituait un territoire difficile et compliqué pour le parti, et qu'il faudrait du temps encore pour pérenniser une implantation du Front dans cette région. Force est de constater que depuis hier, la situation a profondément changé. Et que cela aura des conséquences dans la configuration politique de la région.