A l'issue du second tour des élections départementales, le visage politique de l'Ile-de-France a changé. Le rapport de force s'est inversé, du moins en nombre de départements. La droite sort grand vainqueur de ce scrutin.
Pour l'année 2015, la droite en Ile-de-France a gagné une première bataille, celle des élections départementales. Viendra bientôt celle des régionales, mais pour l'heure, sur les 8 départements que compte l'Ile-de-France (Paris ne votait pas du fait de son double statut municipal et départemental), 3 étaient à droite avant le scrutin et 5 étaient à gauche.
Au sortir de ces élections, le rapport s'est rigoureusement inversé : désormais 3 départements sont à gauche et 5 sont à droite. Victoire donc pour la droite UMP/UDI.
Mais au delà de ce premier constat, incontestable, deux autres observations s'imposent très vite.
D'abord, mises côte à côte, les deux cartes (avant et après) montrent clairement qu'il y a désormais deux Ile-de-France, une Ile-de-France du "grand Paris, de la petite couronne, qui vote à gauche (à l'exception notable des Hauts-de-Seine) et une Ile-de-France de "la grande couronne" ou de la périphérie qui vote résolument à droite et même souvent très à droite puisque c'est dans les départements les plus éloignés du centre que le Front National fait ses scrores les plus importants (qui vont parfois au dela de 40%). Il faudra sans doute s'en souvenir, et cela pèse aussi sur les débats autour du Grand Paris.
Seconde observation : la droite est, au sortir de ces élections, majoritaire en nombre de cantons obtenus, donc en nombre de départements. Mais une analyse plus fine va devoir être faite. Car il n'est pas certain qu'elle soit aussi majoritaire en voix. En effet, certains départements vastes, notamment de grande couronne ne sont pas les plus peuplés, au contraire. Et pour les régionales, en décembre prochain, Paris votera également comme les 7 autres départements de la région. Or, en termes de démographie, c'est Paris qui pèse le plus lourd. Et Paris vote à gauche, comme deux autres départements de la petite couronne (93,94). On voit bien alors que la seconde bataille de 2015, celle des régionales, n'est pas encore écrite.
Un Front National devenu incontournable
Parmi les autres choses qu'il faut retenir du scrutin, il y a aussi les scores obtenus par le FN. Même si le parti de Marine Le Pen n'a pas réussi à obtenir de conseiller départemental dans cette consultation, il a montré son ancrage et prouvé qu'il allait désormais falloir compter avec sa présence forte.
Il y a encore l'échec du Parti Socialiste et du premier ministre en Essonne, un symbole fort, d'autant plus fort que la Corrèze, département du Président de la République est elle aussi passée à droite.
Il y a la réussite, d'extrême justesse, de la gauche et singulièrement du Parti Communiste dans le Val-de-Marne. Une réussite dont on ne sait quoi dire tant elle est ténue. On peine un peu à la trouver significative.
Enfin, pour la droite, il faut noter le "grand chelem" réalisé dans les Yvelines. La gauche n'y compte plus aucun conseiller départemental. A droite encore la Seine-et-Marne représente une belle prise de guerre, même si l'impact en est moindre que pour l'Essonne