Le malaise, déja très visible avec "les frondeurs" depuis plusieurs mois au sein du Parti Socialiste s'est largement amplifié depuis dimanche soir, au soir du sceond tour des élections départementales et de la débacle, largement symbolisée par l'Essonne, subie par les socialistes.
Logiquement, c'est de l'Essonne, département du premier ministre Manuel Valls, dont la perte a une valeur symbolique très forte, et d'un des chefs de file des frondeurs, Jérôme Guedj, qu'est parti le premier signal : « "Le sursaut c'est urgent sinon, s'il n'y a pas de sursaut, ce soir ça n'aura été
qu'une répétition générale de ce qui va nous arriver en 2017. (...) Je pousse un cri ... J'ai de la tristesse, j'ai de la colère, j'ai beaucoup de dépit », a dit ce frondeur, président sortant du Conseil général de l'Essonne et réélu dans son canton de Massy. « On ne peut pas continuer comme ça (...) sinon on va dans le mur en 2017 » poursuit Guedj, très ému.
Dès lors, et après la déclaration de début de soirée d'un Manuel Valls annonçant que la politique du gouvernement resterait la même, ce fut comme un feu vert à laisser s'exprimer le malaise. Dimanche soir et ce lundi matin encore, les déclarations, protestations et avertissements n'ont pas cessé.
Ainsi dans l'Essonne toujours, Julien Dray (vice-président de la région Ile-de-France) assure que « Le PS est à refonder totalement ». Et l'ancien ministre également ancien conseiller régional d'Ile-de-France, Benoït Hamon, voit un malentendu entre le peuple et la gauche de gouvernement, et demande de "ne pas accélérer (un terme employé par Manuel Valls) dans des choix politiques qui ont échoué".
Mais le malaise ne se limite pas à l'Ile-de-France. Même l'ex-premier ministre Jean-Marc Ayrault parle d'une " défaite pour la majorité qui devra en tirer les leçons", tandis que Martine Aubry (même le Nord a basculé à droite) lit cette défaite comme "un vote de protestation par rapport à la politique nationale", et ajoute, à propos de souhaits de rassemblement de la gauche évoqués par Manuel Valls ou Jean-Christophe Cambadélis, qu'« on ne peut pas se réunir, si l'on n'est pas d'accord sur le fond».
La sortie la plus violente et amère est peut-être, comme souvent, à attribuer à l'ex-ministre de la culture Aurélie Filipetti qui avertit « "On ne peut pas continuer d'aller dans le mur en klaxonnant et en accélérant »
On voit bien que le malaise et la mauvaise humeur s'élargissent et débordent désormais largement les limites du groupe des "frondeurs". Et au soir de cette cuisante défaite, la quatrième en un an, le Ps a décidément de quoi occuper les deux mois qui le séparent de son Congrès de Poitiers, en juin 2015.