La grève a été reconduite lundi pour un treizième jour d'affilée, les négociations entre syndicats et direction sont dans l'impasse. Au terme d'une heure et demie d'assemblée générale, la grève a été votée à main levée à l'unanimité. Une manifestation est prévue devant l'Assemblée nationale
Depuis 13 jours, la grève paralyse les stations de Radio France, dont la plupart des programmes sont remplacés par une bande musicale, y compris la matinale de France Inter, son émission phare.
Le 19 mars, cinq syndicats – la CFDT, la CGT, le SNFORT, l'Union syndicale Solidaires, l'UNSA – avaient lancé un mouvement de grève illimité. Ils protestaient entre autres contre les projets d'externalisation, un éventuel plan de départs volontaires (confirmé par la direction par la suite) ou la fusion de services.
Le SNJ (Syndicat national des journalistes), s'il a largement exprimé des inquiétudes contre le plan de financement du groupe, n'a pas appelé à cette grève illimitée. Ce lundi 30 mars, selon la direction, 14 journalistes (sur 700) étaient en grève. Le syndicat appelle à la grève ce vendredi.
La SDJ (la Société des journalistes) s'inquiète du maintien de l'emploi, comme les autres syndicats. "La principale variable trouvée jusqu'ici pour tenter de faire des économies budgétaires est l'emploi. Sur ce point, la direction et la tutelle semblent être d'accord", dit-elle. "Or l'État n'a pas honoré 87 millions et demi d'euros promis à Radio France", ajoute-t-elle. Hostile à une "vision purement comptable", la SDJ souligne que le groupe compte plus de 100 journalistes en CDD.
>> Un reportage de Geneviève Faure avec Isabelle Audin
Phillippe Meyer prend sa plume pour expliquer les raisons de la grève
Le journaliste Philippe Meyer, producteur sur France Culture et animateur sur France Inter appelle dans une tribune au Monde à "stopper la dérive de Radio France". Philippe Meyer souligne que l'urgence est aujourd'hui de relever le défi "de demeurer un service public dans un monde où l'on fait bon marché de l'intérêt général".
"Maintenir et orienter cette spécificité en période d'austérité demande plus que jamais une vision, une volonté et le sens du risque. Ce sont cette vision, cette volonté, ce sens du risque qui ont été si fortement attendus et dont le défaut, pour l'essentiel, explique la grève", explique-t-il.