Bras de fer en vue à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : tous les syndicats appellent à une grève unitaire jeudi contre le projet de réforme des 35 heures du directeur général, Martin Hirsch.
Alors que la moitié des hôpitaux publics ont déjà renégocié les 35 heures. Trente-huit établissements hospitaliers et 75.000 personnels (hors médecins) restent concernés par la réforme des 35 heures, qui pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016.
L'objectif affiché du projet de réforme de Martin Hirsch est de gagner "par une autre organisation du travail au moins 20 millions d'euros par an", en évitant la suppression de plus de 4.000 emplois d'ici quatre ans. Pour autant, il n'est pas question de supprimer totalement les RTT, assurait-il encore dimanche, promettant des propositions "équilibrées" aux syndicats.
La crainte de perdre 10 RTT
Les personnels hospitaliers n'en peuvent plus", explique à l'AFP Rose May Rousseau, secrétaire générale de l'Union syndicale CGT de l'AP-HP, "et on s'attaque aux acquis sociaux qui leur permettent de garder la tête hors de l'eau". Elle assure que le projet inquiète fortement les agents, qui subissent déjà un manque d'effectifs ou encore un gel de leurs salaires depuis 2010.
"C'est un hold-up des RTT. Hirsch fait du chantage en menaçant de supprimer 4.000 emplois. Nous dénonçons une attaque du statut et de l'hôpital public", lance Olivier Cammas, un des responsables CGT de l'AP-HP.
La semaine dernière les organisations ont refusé de valider le constat sur le temps de travail dressé dans un document de la direction. Elles estiment qu'une augmentation du nombre d'heures sur l'année via la suppression de 5 à 10 jours de RTT, voire davantage selon elles, provoquera une recrudescence de l'absentéisme.
La ministre ne soutient que du bout des lèvres le projet Hirsch
Marisol Touraine s’est s'exprimer mardi sur ce dossier de réforme lors d'une visite au Salon Hôpital expo. "Moderniser, ce n'est pas remettre en cause les 35 heures", auxquelles le gouvernement est "fermement attaché", a-t-elle assuré, rappelant que "chaque établissement est responsable de la manière dont il met en oeuvre ce cadre".