Associations et pouvoirs publics ont mené une action conjointe, jeudi sur le campement de migrants de La Chapelle, pour évaluer qui était candidat à l'asile, avant l'évacuation attendue de ce camp qui s'est développé dans le nord de Paris.
"Environ 380 personnes ont bénéficié d'un entretien" dans le cadre de cette opération, menée par la Ville de Paris, la Préfecture, l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) et les associations France Terre d'asile et Emmaüs Solidarité, a indiqué le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, à l'issue de la journée.
Des entretiens ont été menés toute la journée pour diagnostiquer la situation administrative des migrants, afin de leur proposer un hébergement adéquat le jour de l'évacuation, selon qu'ils relèvent de la demande d'asile ou de l'hébergement d'urgence.
Quelque 380 personnes, essentiellement des Soudanais mais aussi des Erythréens, Somaliens ou Egyptiens, s'entassent sur ce campement tenant du bidonville, dans des conditions d'hygiène très dégradées. Apparu à l'été dernier, le camp a brusquement grossi en avril et de nouveaux types de migrants sont apparus (femmes, enfants), rendant la situation critique.
Mercredi le préfet de police de Paris Bernard Boucault avait évoqué un "risque d'épidémie" sur le campement, dont il n'avait pas précisé la nature. Mais l'évacuation "va s'imposer", avait-il averti, en assurant que des "propositions d'hébergement individualisées" seraient faites.
Sur la base d'un listing établi la semaine dernière, les migrants ont été invités à des interviews express, dans le gymnase de la Goutte d'or, à deux pas du campement.
L'idée était de boucler l'opération dans la journée, pour éviter un "appel d'air" qui attirerait d'autres migrants. "Nous examinons la situation des personnes figurant sur la liste, et d'elles seules", insiste M. Brice.