Au Bourget, pas de nouvelles mesures à attendre concernant la sécurité dans les cockpits

Après le drâme de l'Airbus A320 de Germanwings, "crashé" par son pilote dépressif en mars dernier dans les Alpes françaises, on pouvait s'attendre à ce que les constructeurs annoncent des mesures spécifiques pour éviter qu'une telle tragédie se reproduise. Mais il est encore trop tôt pour cela.

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Tant du côté d'Airbus que de Boeing, il est encore trop tôt pour mettre en oeuvre des solutions permettant d'éviter que ce qui s'est passé le 24 mars dernier se reproduise. Comment empêcher qu'un membre d'équipage puisse interdire définitivement l'accès au poste de pilotage d'un appareil en vol ?

Pas si simple depuis le 11 septembre 2001

Tout commence le 11 septembre 2001, après que des terroristes soient parvenus à pénétrer dans les cockpits d'avions de ligne dont ils avaient pris les commandes, pour les précipiter contre les tours jumelles du World Trade Center de New York. A la suite de ces attentats, les autorités internationales de sécurité aériennes, l’EASA (l’Agence de sécurité aérienne européenne) et la FAA (son homologue américaine), avaient demandé aux constructeurs aéronautiques de mettre en place des dispositifs permettant d'empêcher toute intrusion dans les postes de pilotage des avions de ligne :
  • Portes blindées résistantes aux armes à feu
  • Déverrouillage uniquement possible de l'intérieur 
  • Procédure d'accès très restrictive.
Ainsi, depuis  2001, les personnels navigants contrôlent l'accès au poste de pilotage à partir d’un interrupteur de commande et le personnel de bord souhaitant pénétrer dans le cockpit doit d’abord prévenir la cabine de pilotage avec un interphone équipé d’un visiophone. Ensuite, il doit composer un code d’accès, mais qui ne débloque pas automatiquement la porte. C’est l’un des pilotes qui place alors l’interrupteur en mode "déblocage".
En cas de malaise du pilote potentiellement seul dans le cockpit, une procédure prévoit un code spécial pour malgré tout d'ouvrir la porte, mais à condition que le pilote n'ai pas mis l'interrupteur en position "blocage".

Comment prévoir l'imprévisible ?

Si, jusqu'en mars 2015, les nouvelles procédures de sécurité ont prouvé leur efficacité, elles ont également montré leur perversité !
Faute d'avoir pu concevoir que le danger pouvait venir de l'intérieur du cockpit et pas uniquement de l'extérieur, les responsable "sécurité" ont  laissée une faille dans le dispositif et on en connaît le résultat :  150 passagers et membres d'équipage, victimes d'un pilote suicidaire !

En attendant les conclusions de l'enquête

A ce jour, les enquêtes sur les causes et les responsabilités du crash sont toujours en cours et seule une mesure "conservatoire" a été prise très rapidement, à l'initiative des compagnies aériennes et sur recommandation des autorités de sécurité aérienne.

Quand l'un des pilotes devra sortir du cockpit, le commandant de bord désignera un membre d'équipage chargé de passer dans la cabine de pilotage pour garantir ainsi le retour du pilote qui est sorti


En ce qui concerne les constructeurs d'avions, aucune mesure particulière dans la conception de leurs appareils n'a été mise en place à ce jour et pas question, dans l'immédiat, de proposer aux compagnies clientes des dispositifs supplémentaires permettant de renforcer la sécurité à bord.
Ce n'est qu'à l'issue des enquêtes en cours, que l'EASA et la FAA, édicteront de nouvelles règles de sécurité … Que les fabricants se chargeront alors de traduire dans la conception de leurs avions.
Autant dire que ce n'est pas pour tout de suite !
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