Les filles de l'air : Diane Stieremans, la soudure aéronautique c'est son truc !

Elles sont souvent entrées dans l'aviation comme on entre en religion … Par passion !
A travers plusieurs portraits de "filles de l'air", on constate que dans l'aéronautique aussi, les femmes ont trouvé leur place…. Et cela ne date pas d'hier !

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Diane Stieremans, 40 ans, originaire de Côte d'Ivoire, demeure à Toulouse. Elle est mariée et maman d'un jeune Enzo de 12 ans. Soudeuse aéronautique depuis 10 ans, elle travaille à présent chez Liebherr Aérospace qui produit des systèmes de gestion de l'air pour l'aéronautique internationale.
Un métier d'homme me direz-vous ? Vous n'y êtes-pas du tout !
Ce poste, traditionnellement masculin - mais qui exige beaucoup de rigueur et de minutie - est de plus en plus accessible aux femmes. Pour preuve, dans son entreprise à Toulouse, Diane à 3 consoeurs dans l'équipe de 25 soudeurs.

Entretien express avec Diane

Q : quelle est votre formation ? Vous avez toujours fait de la soudure ?
. J’ai passé un BAC en électronique à Abidjan, en Côte d’Ivoire puis j’ai fait de la soudure électronique à l’étain, au fer à souder, sur des ordinateurs. Comme j’aime bien les avions et que c’était mon rêve de faire un métier dans l’aviation, j’ai continué dans ma spécialité, la soudure.

Q : depuis quand faites-vous ce métier et quelles sont les particularités de la soudure aéronautique ?
Je suis soudeuse aéronautique depuis plus de 10 ans. J’ai fait une formation à l’AFPA en soudure au Tungsten Inert Gas, ce que l'on appelle le TIG (voir encadré) car c’est le seul type de soudure utilisé en aéronautique. C’est une soudure très fine avec des procédures à respecter très strictes.

Q : vous êtes chez Liebherr depuis combien de temps et quel type de pièces soudez-vous ?
Cela fait 3 ans que je travaille chez Liebherr. On fait des échangeurs. Ce sont des condenseurs ou si vous préférez, des radiateurs pour les avions. Ce sont des pièces qui récupèrent l’air chaud qui sort des moteurs et qui le refroidit et qui le ramène dans l’habitacle … Comme la Clim’, quoi  !

Q : et pour quels types d’appareils ?
Moi je fais actuellement des pièces pour l’A320 et l’A320 Néo, mais j’ai aussi fait des pièces pour l’A 380 et pour Boeing.

Q : je suppose que comme tous les autres éléments d’un avion, ces pièces sont très contrôlées ?
Oui, il y a plusieurs sortes de contrôle sur les pièces que nous effectuons. Entre autre, un contrôle non destructif, ce que l’on appelle le "ressuyage" et qui fait ressortir tous les défauts de la soudure. Cela permet de faire apparaître, s’il y en a, des fissures infimes, de l’ordre du micron.

Q : il y a une tolérance sur la qualité des pièces soudées ?
il y a aucune tolérance. Dans l’aéronautique, c’est rare qu’il y ait une tolérance au niveau des soudures.

Q : vous fabriquez combien de pièces par jour ?
Moi, j’en fait au grand maximum 10 par jour.

Q : et elles sont toutes parfaites ?
Au début, il fallait recommencer certaines pièces, mais avec l’expérience, maintenant, ça va. Elles sont « nickel » !

Q: Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?
J’aimerais pas changer de métier, mais ce que j’aimerais faire, c’est former des jeunes, surtout des jeunes femmes pour qu’elles viennent à la soudure. Il ne faut pas croire que dans l’aéronautique, les femmes ne sont que dans les bureaux. Dans la plupart des métiers de l’aéronautique il y a des femmes et notamment dans la soudure parce qu’elles sont minutieuses, les femmes.

Q : et chez Liebherr, vous êtes combien de femmes à faire de la soudure ?
Nous sommes 4 dans une équipe de 25 soudeurs … Et soudeuses !

Q : vos relations avec vos collègues masculins , ça se passe comment ?
Ça se passe très bien avec les collègues. Par exemple, lorsqu’il y a des pièces trop lourdes pour nous et qu’on ne peut pas les porter, on se fait aider par les hommes.

Q : vous avez les mêmes salaires que les hommes ?
Oui, on a le même salaire d’entrée et ensuite, on évolue … Et le salaire aussi !

 

Le soudage TIG, qu'est-ce que c'est ?
C'est un procédé de soudage à l'arc avec une électrode non fusible, en présence (ou pas) d'un métal d'apport.
`TIG est un acronyme pour Tungsten Inert Gas. L'arc se crée entre l'électrode et la pièce à souder qui est protégée par un gaz ou un mélange de gaz rares tels que l'argon et l'hélium.
Le soudage s'effectue toujours en polarité directe pour les métaux et alliages (aciers, inox, cuivreux, titane, nickel...) sauf dans le cas des alliages légers d'aluminium ou du magnésium, où l'on soude en polarité alternée. On ne peut pas souder en polarité inverse (pôle + relié à l'électrode) car cela détruirait cette électrode en la faisant fondre.
(Source : Wikipédia)
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