Des centaines de personnes ont participé dimanche à un pique-nique devant la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret, près de Paris, pour dénoncer le projet de loi controversé sur le renseignement qui doit être voté la semaine prochaine.
Venus seuls ou en famille, les participants - citoyens, militants syndicaux et politiques et quelques membres du "groupe de Tarnac"- répondaient à un appel relayé sur internet, et notamment sur Twitter, sous le slogan #OccupyDGSI, et soutenu notamment par la Ligue des droits de l'Homme (LDH), le syndicat de la magistrature, le Parti de Gauche et des organisations , selon le site du mouvement.
Leurs craintes: un big brother à la française.
Les organisateurs avaient sorti dans la rue les chaises, les tables à tréteaux et poussé le volume de la musique à quelques dizaines de mètres de l'imposant siège de la DGSI, dont les abords étaient bouclés et protégés par un important dispositif de policiers et gendarmes.
Le rassemblement débuté vers 12H00 dans une ambiance bon enfant devait se terminer vers 18H00. "Ce texte nous est vendu comme une loi pour lutter contre le terrorisme, mais en réalité il va ouvrir la porte à une surveillance extrêmement large de la population", et notamment d'"un certain nombre de militants associatifs et syndicaux", a déclaré à l'AFP Françoise Dumont, présidente de la LDH.
"On assiste à un assaut général (du gouvernement) sur tous ceux qui résistent en France", a estimé de son côté Mathieu Burnel, membre du "groupe de Tarnac", venu au côté de son leader présumé, Julien Coupat. Le parquet de Paris a récemment demandé un procès pour huit militants libertaires dont trois pour des faits "en relation avec une entreprise terroriste" dans le dossier du "groupe de Tarnac" sur des sabotages de lignes SNCF en 2008.
Le projet de loi, qui officialise notamment des techniques d'espionnage d'internet et de lieux privés, est vivement critiqué par les associations de défense des droits de l'Homme, des syndicats de magistrats ou des journalistes, et a suscité au niveau international des inquiétudes notamment du Conseil de l'Europe et de l'OSCE. Il doit être voté mardi au Sénat et mercredi à l'Assemblée nationale.