Effets de la crise sanitaire, abandon des "nouveaux animaux de compagnie"... Alors que la SPA tire un bilan de l’année 2021, l’association s’inquiète de la saturation de ses refuges et lance un appel à l’adoption.
En 2021, le nombre d’animaux pris en charge par la SPA en Île-de-France a augmenté de 15% par rapport à l’année précédente. L’association, qui s’alarme de la hausse des abandons, a ainsi reçu 10 691 animaux dans ses refuges franciliens l’an dernier. 9 682 animaux ont par ailleurs été adoptés au niveau régional, soit 8% de plus qu’en 2020.
Anne-Marie Choquet, responsable régionale de la SPA, lance un appel à l’adoption en ce début d’année, pour que les refuges soient moins saturés. "L’année 2021 a été mitigée, raconte-t-elle. On a eu pas mal d’adoptions en début d’année puis on a vite été saturé. Il y a eu une arrivée massive de chatons : en 2020, nous n’avions pas pu réaliser une campagne de stérilisation de chattes libres. Ce début d’année 2022 est alarmant, les adoptions ne sont pas au rendez-vous alors que les refuges sont saturés."
"Aujourd’hui, quand vous appelez un refuge en Île-de-France pour abandonner un animal, vous êtes sur une liste d’attente parce qu’il n’y a plus de places disponibles - et on fait le même constat au niveau national, déplore la responsable régionale. Cette liste d’attente s’allonge, on est malheureusement obligé de refuser des demandes de fourrières. Quand les animaux ne peuvent pas être pris en charge, on essaye de s’arranger pour gagner une semaine ou deux et éviter le maximum d’euthanasies, mais les fourrières ne peuvent pas pousser les murs. C’est dramatique, et ça joue sur le moral de nos équipes."
L’abandon des "NAC", une "tendance inquiétante"
L’association pointe notamment du doigt l’abandon des nouveaux animaux de compagnie, ou "NAC", comme une "tendance inquiétante en constante progression". Cochons d’inde, gerbilles, lapins… "Ce sont des animaux qui sont vendus dans les animaleries et les jardineries, explique Anne-Marie Choquet. Quand les familles viennent acheter une plante, elles passent devant un petit lapin mignon et adorable, et il peut y avoir un achat d’impulsion. Ces animaux se retrouvent vite en refuge : les familles réalisent qu’il faut s’occuper de l’animal, changer sa litière tous les jours… Pendant le confinement, beaucoup de familles ont acheté des NAC, et on se retrouve avec des refuges saturés."
A noter que la SPA milite pour que la loi interdisant la vente en animalerie de chiens et de chats dès 2024, votée en janvier 2021, soit étendue aux NAC. L’an dernier en Île-de-France, le nombre de NAC abandonnés a augmenté de 86% selon l’association.
"Avoir un animal, ce n’est pas à prendre à la légère"
Anne-Marie Choquet évoque par ailleurs le cas des "animaux Covid" : "Il y a par exemple beaucoup de chiens qui ont vécu le confinement avec leur maître. Quand ils arrivent en refuge, il y a des problèmes de comportement et de sociabilité. Ça nécessite une rééducation, il faut leur consacrer beaucoup de temps. Et les adoptants doivent se montrer patients et passer plusieurs fois, pour bien connaître l’animal, mais aussi écouter les conseils des professionnels."
La responsable rappelle enfin quelques conseils essentiels. "Avant d’adopter, il faut bien réfléchir aux conséquences, souligne-t-elle. Avoir un animal, ce n’est pas à prendre à la légère, il faut se poser de nombreuses questions : que faire pendant les vacances ? Quel budget prévoir ? C’est un investissement en temps et en argent."
Et pour les personnes qui ont pour projet d’acheter un animal, Anne-Marie Choquet conseille de "commencer d’abord par visiter les refuges et de réfléchir à une adoption, avant un achat". Gennevilliers, Orgeval, Hermeray, Plaisir, Chamarande et Vaux-le-Pénil : en Île-de-France, on trouve six refuges de la SPA.