Anne Hidalgo : "Je ne veux pas d'une République autonome de Paris"

Lundi 28 septembre, en marge du conseil de Paris, Anne Hidalgo a précisé ses pensées sur la nouvelle organisation territoriale qu'elle souhaite pour Paris. Elle annonce la création d'une commission avec des élus parisiens de toute tendance sur ce sujet. Elle rendra un rapport en décembre.

Lors du traditionnel déjeuner de presse qui se tient en marge du conseil de Paris, Anne Hidalgo a précisé ses pensées sur la nouvelle organisation territoriale de la capitale qu'elle souhaite mettre en oeuvre. 

"Je ne veux pas d'une République autonome de Paris", plaisante la maire de Paris, voulant apaiser les remous provoqués par l'article du Monde de la semaine dernière, évoquant son plan pour redessiner, entre autres choses, les arrondissements de la Capitale. "Je n'ai pas l'attitude de la Catalogne, vis-à-vis de l'Espagne", ajoute la native de Cadix. 

Tout le monde concède que, sur le fond, l'organisation des pouvoirs à Paris a besoin d'un toilettage. Les critiques ont porté sur sur la forme. Ce projet serait porté de façon solitaire. Le moment de son annonce serait une manoeuvre politicienne. Anne Hidalgo a tenu à répondre à ces deux griefs. 

Un voeu de l'exécutif sera voté demain mardi en conseil de Paris. Il crée une commission composée d'élus parisiens de toute tendance politique. Cette commission auditionnera le préfet de Paris et le préfet de la région Ile-de-France. Elle rendra un rapport en décembre.  "Ses conclusions pourraient servir d'inspiration à un projet de loi", espère Anne Hidalgo. 

Reste le contexte politique. Que cette annonce survienne après le combat perdu face à Emmanuel Macron sur les zones touristiques internationales n'est pas un hasard. "Cela nous a inspiré mais ce n'est pas le seul élément", concède la maire de Paris qui cite également les passes d'armes avec l'Etat sur l'établissement de la circulation alternée en cas de pollution. Bruno Julliard évoque également les autorisations de tournages de films dans Paris qui doivent passer par l'aval de la préfecture.

"Mettre fin à une relation de tutelle avec l'Etat est mon objectif prioritaire. Je ne revendique pas un statut d'exception mais que le maire de Paris ait des pouvoirs qui se rapprochent de ceux des autres maires", explique Anne Hidalgo. La maire de Paris souhaite également que les ASP viennent dans le giron de la mairie pour assurer des missions de police de proximité (nuisances, incivilités). Mais elle ne souhaite pas créer une police municipale comme le réclame la droite parisienne.


Cette possible réforme concerne également la fusion de la ville et du département de Paris, préconisée en juillet par un rapport de la Chambre régionale des comptes, ainsi qu'un nouveau redécoupage des arrondissements parisiens qui ne correspondent plus à la démographie de la capitale. Il s'agit là des conséquences d'un avis du Conseil Constitutionnel du mois d'août.  

Avec la création de la Métropole du Grand Paris en janvier 2016, ce sont, pour Anne Hidalgo, autant d'éléments d'actualité qui la disculperaient de toute intention politicienne de préparer Paris à affronter une métropole, une région et un Etat, gouvernés éventuellement tous par une majorité de droite. 

Anne Hidalgo reste évasive sur le rédécoupage des arrondissements "n'ayant pas encore de philosophie toute faite". Elle est consciente "que les Parisiens sont très attachés à leurs arrondissements". "Mais il va falloir qu'on bouge avant les prochaines municipales", prévient-elle. Pour associer les habitants de Paris, le site Paris.fr mettra à disposition un espace où ils pourront réagir et faire des propositions. Elle écarte néanmoins l'idée d'un référendum jugeant la question trop complexe pour une réponse binaire oui ou non. 


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