La maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a critiqué dimanche dans Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro la volonté du ministre de l'Economie Emmanuel Macron de remettre en cause les 35 heures, y voyant, comme pour le travail dominical, un "débat du XXe siècle" ignorant les "enjeux du XXIe siècle".
Invitée de l'émission le Grand Jury RTL, la maire de Paris n'a pas maché ses mots à l'encontre de la politique du ministre de l'Economie Emmanuel Macron. "Voilà encore un débat du XXe siècle qu'on vient nous poser sur la table. Aujourd'hui la question (...) c'est comment on arrive à préserver un modèle social, parce que si nos villes n'ont pas de cohésion sociale, ne sont pas résilientes (...) si nos villes ne sont pas innovantes, les investisseurs étrangers ne viennent pas", a estimé l'édile socialiste, invitée à réagir aux propos de M. Macron à Davos sur les 35 heures.
"On ne va pas faire en sorte que les gens travaillent plus en gagnant moins ! (...) Ce sont des débats du siècle dernier", a-t-elle insisté, en soulignant que le cadre légal offre déjà "énormément (...) de souplesse". "On est en train de s'enferrer dans des débats qui, vus de Davos, peuvent peut-être satisfaire quelques grands investisseurs qui classent les grands pays en fonction de leur degré de libéralisme -plus on est libéral, moins il y a de protection sociale, mieux on est", a-t-elle raillé.
"Un pays trop jacobin"
Pour la maire de Paris, les sujets d'aujourd'hui sont "la question des nouvelles technologies, de l'économie numérique". "Dans les enjeux du XXIe siècle, il faut beaucoup plus impliquer les maires", a-t-elle également souligné, en semblant regretter de ne pas avoir été invitée à Davos par le gouvernement français. "Je suis allée à Davos (...) Je vois d'un côté l'Angleterre qui va défendre les positions anglaises, et qui est-ce qui est en figure de proue avec David Cameron ? C'est le maire de Londres, c'est Boris Johnson. Moi j'ai été invitée directement par le World Economic Forum (organisateur du sommet, NDLR) à venir parler de l'énergie de Paris. On est un pays trop jacobin, trop centralisé qui ne fait pas confiance aux territoires", a-t-elle fustigé.Interrogée sur le travail dominical, qui peine à se mettre en place à Paris après le vote de la loi Macron, Mme Hidalgo a de même estimé que "la question du travail le dimanche (...) est un peu un sujet du XXe siècle".